Le moral bien remonté après leurs dernière victoire sur la Bosnie-Herzégovine qui les a propulsé en tête du classement du groupe C, l'équipe de Grèce de football est arrivée à Istanbul avec un seul objectif : battre les Turcs sur leur propre terrain et dans une ville que les Grecs portent toujours dans leur cœur depuis qu'ils leur congénères ont été pourchassés jusqu'à disparition. Au-delà du background historique, pour l'entraîneur allemand Otto Rehhagel, devenu un héros grec depuis qu'il a fait gagner à l'équipe nationale la Coupe d'Europe en 2004, il s'agit de s'assurer la qualification au prochain tour, et pour les joueurs de prendre leur revanche après un humiliant 4-1 infligé par la Turquie en pleine Athènes lors du match aller des éliminatoires. 79 minutes après le début du match, la mission était réussie.
Encore une fois, les hommes de Rehhagel ont su démontrer que le titre de 2004 ne devait rien au hasard. Leur seule défaite dans ces éliminatoires aura été un accident, face à ces mêmes turcs au stade Karaïskaki (1-4). La revanche est prise et surtout la qualification est déjà assurée à deux journées de la fin des éliminatoires avec la bagatelle de cinq points d’avance sur la Norvège et sept sur la Turquie. Dans ces éliminatoires, aucune équipe n’a pris autant d’avance sur ses concurrents. De plus, seule la Roumanie et la Croatie ont glané davantage de points (avec 2,6 pts par matches, contre 2,5 pour les grecs).
Par rapport à la victoire 3-2 face aux bosniaques, obtenue samedi dernier, Rehhagel n’avait fait que peu de changement. Seul choix, celui du gardien, Chalkias remplaçant Nikopolidis. Les deux autres changements, Seïtaridis pour Patsatzoglou et Antzas pour Katsouranis résultaient de suspensions qui n’auront eu finalement aucune incidence.
A l’exception des dix premières minutes, où la Turquie a essayé de mettre le feu, la Grèce n’a jamais été mise en danger. L'avertissement d'Amanatidis sur les Turcs de Fatih Terim arrive dès la 11'. il ne portrait pas le maillot bleu-blanc pour que les Grecs comptent une 56e année sans victoire sur la Turquie. La menace est sérieuse sur la défense turque sans toutefois marquer.
Une minute plus tard, c'est Gkekas qui montre ses dispositions, mais les Turcs résistent et Volkan Demirel veille sur ses buts. Gkekas revient avec une tête à la 17 sans plus de succès.
Quelques minutes de repli et les Turcs en profitent pour décrocher un corner tiré par Gökdeniz mais son coéquipier Hamit Altıntop manque les buts.
Par la suite les Turcs sont débordés des deux côtés, mais les tirs de nos attaquants manquent de conviction (Seitaridis 34', Torasidis 35', Amanatidis 44').
Alors que les Grecs commencent à croire en leurs chances, les Turcs réorganisent leur attaque à la mi-temps. Malgré cela, la défense grecque assure un max et repasse intelligemment le ballon aux attaquants qui continuent la pression près des buts turcs.
Alors qu'il reste un peu plus d'une demi-heure à jouer, Otto Rehhagel dope l'attaque grecque en faisant entrer Liberopoulos, puis Samaras à la place des Gkekas et Charisteas.
Les Grecs occupent désormais le terrain, les tirs pleuvent sur Demirel jusqu'au moment (79') où Samaras fait un superbe service à Amanatidis lequel n'attend pas mieux pour tromper Demirel et offrir les points tant attendu à l'équipe grecque.
Des points qui ont failli s'évaporer quand à la 87' Arda Turan tire sur les buts grecs main le ballon sera heureusement repoussé par le... poteau. Un dernier effort turc qui ne suffira pas pour calmer la désapprobation des supporters turcs envers leur équipe. Les Grecs en revanche pouvaient repartir heureux. Alors qu'il leur reste deux matches à jouer, la qualification est déjà en poche.
Quand l’arbitre sifflait la fin du match, Rehhagel pouvait lever les bras au ciel, rappelant ainsi aux supporters grecs des images inoubliables datant de l’été 2004. L’été 2008 sera aussi un rendez-vous important pour cette incroyable équipe nationale, transformée depuis l’arrivée de son mentor qui a su, à force de travail, la propulser au sommet du football européen et essaiera désormais de l’y maintenir. Rappelons que le bilan du roublard entraîneur allemand, avec une équipe nationale qui fût toujours de seconde zone, atteint les confins de la perfection : 38 matches officiels, 24 victoires, 6 nuls, 8 défaites, 51 buts inscrits contre 33 encaissés.
Les autres matches de la journée:
Groupe A
Kazakhstan 1 - 2 Portugal
Belgique 3 - 0 Arménie
Classement : Pologne 24pts, Portugal 23, Serbie 20, Finlande 20
Groupe B
Ukraine 5 - 0 Iles Féroé
France 2 - 0 Lituanie
Géorgie 2 - 0 Ecosse
Classement : France 25pts, Ecosse 24, Italie 23
Groupe C
Malte 2 - 3 Moldavie
Turquie 0 - 1 Grèce
Bosnie-Herzégovine 0 - 2 Norvège
Classement après 10 matches : Grèce 25pts, Norvège 20, Turquie 18, Bosnie-Herzégovine 13 (11 matches), Hongrie 12, Moldavie 9 (11 matches), Malte 5
Groupe D
République d'Irlande 1 - 1 Chypre
Saint-Marin 1 - 2 Pays de Galles
Allemagne 0 - 3 République tchèque
Classement : République tchèque 23 pts, Allemagne 23, Irlande 16, Chypre 14
Groupe E
Russie 2 - 1 Angleterre
ARYM/Skopje 3 - 0 Andorre
Classement : Croatie 26pts, Angleterre 23, Russie 21
Groupe F
Liechtenstein 3 - 0 Islande
Danemark 3 - 1 Lettonie
Suède 1 - 1 Irlande du Nord
Classement : Suède 23pts, Espagne 22, Danemark 17
Groupe G
Luxembourg 0 - 2 Roumanie
Pays-Bas 2 - 0 Slovénie
Albanie 1 - 1 Bulgarie
Azerbaïdjan 1 - 6 Serbie
Classement : Roumanie 26pts, Pays-Bas 23, Bulgarie 19