La Grèce s'est réveillée dans le deuil ce dimanche après une nouvelle nuit de cauchemar au cours de laquelle des nouvelles victimes sont venues s'ajouter sur une liste déjà impressionnante portant le total officiel à 56 morts dont des nombreux enfants. Malgré un relatif retrait des flammes et des vents moins violents, la situation demeure critique sur des nombreux fronts du Sud de l'île d'Eubée et du Péloponnèse où des dizaines de villages ont été évacués au cours de la nuit.
Dimanche matin, les flammes parties de la commune d'Oleni sont arrivées aux abords du village Pelopio, à 3 km du site historique de l'ancienne Olympie. Les bois de la région comportent des nombreux pins qui sont très inflammables. Le site archéologique lui-même serait équipé de moyens modernes de lutte contre le feu avec des réservoirs d'eau et des canons à eau pouvant arroser automatiquement à plusieurs centaines de mètres du site archéologique et du musée.
Dans des nombreux cas, les citoyens ne suivent pas les instructions des autorités de s'éloigner et insistent à rester pour défendre leurs villages et aider les corps des pompiers.
4 personnes ont été arrêtées en Eubée pour incendie par négligence alors qu'elles travaillaient sur un chantier de construction.
Le bilan officiel s'est alourdi au cours de la nuit et atteint désormais le nombre des morts s'élève désormais à 54, le plus lourd tribut étant supporté par les villages de la région de Zacharo, soit 13 morts dont 3 enfants à Artemida, 12 morts dont 4 enfants à Makistos, 6 morts à Areopoli ; 4 morts à Leontari en Arcadie, 4 à Xirochori, les villages de Loggos, de smerna et de Vresto comptent deux morts chaque, à Lata, à Chrysochori, à Clidono, et à Aliveri 1 mort.
Scènes émouvantes sur les hauteurs de Makistos où une femme a été retrouvée entourant de ses bras ses quatre enfants. Quatre autres corps trouvés carbonisés quelques mètres plus loin. Dans la même région, six personnes brûlées vives emprisonnées dans leur voiture. Et un peu plus loin, trois pompiers.
Travail titanesque des pompiers pour combattre le feu à Zacharo
où le front des flammes s'étale sur une ligne de 25 km
En Arcadie, les villages de Anemodouri, Routsi, Malota, Markousi, Rapsomatin Perivolia, Sykies, Katsibali, Kato Assea ontété évacués de même que la ville d'Areopoli et dans le mont Taygete les villages de Karveli, de ladas, et de Pigi et dans le mont Pranonas, le village de Agrianni.
Dans la région de Zacahro (préfecture de Ileia) où le front du feu s'étale sur 25 km les habitations détruites se comptent par centaines et ce sont des dizaines de villages qui sont concernés. Des dizaines de villages ont été évacués au cours de la nuit du samedi à dimanche en Laconie, Messénie, Ileia et Arcadie.
Parties du mont Taygette, les flammes se sont approchées de la ville de Kalamata et le feu n'a reculé qu'après une véritable bataille avec le corps des pompiers tout au long de la nuit. Tous les villages du Taygette ont été évacuées et leur habitant transférés dans les hôtes de la ville de Kalamata.
Des nombreuses régions restent encore sous danger malgré la baisse d'intensité des vents. Le secrétariat général de la protection civile a émis une alerte sur le danger d'incendie ce dimanche dans le Péloponnèse, en Eubée, en Attique, en Magnésie, à Chalcidique, à Evros, à Rodopi, à Kavalla, aux îles Sporades, aux îles ioniennes et en Crète.
On attend ici avec impatience l'arrivée aujourd'hui des renforts promis de l'étranger qui soulageront les pompiers grecs qui mènent une lutte titanesque depuis trois jours alors qu'ils affrontent la troisième vague d'incendies de l'été.
L'ambassade de France en Grèce informait samedi qu'il n’y avait pas de Français identifiés parmi les victimes des incendies. Elle confirmait par ailleurs, qu'un renfort de 60 sapeurs-pompiers français, civils et militaires étaient attendus dans la nuit sur la base militaire d'Eleusis.
i-GR