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L'OCDE souligne les progrès de l'économie grecque mais met en garde sur l'avenir des retraites

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Par iNFO-GRECE,

Le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, a présenté mercredi le rapport de l'Organisation consacré à la Grèce, lors d'une conférence de presse commune avec le ministre de l'Economie et des Finances, Georgios Alogoskoufis. La performance de la Grèce en matière de croissance a été l'une des meilleures parmi les pays membres de l'OCDE entre 1995 et 2005, le taux ayant dépassé 4,5% par an en moyenne au cours de cette décennie, ce qui la placerait au 2e rang au sein de l’OCDE, après l’Irlande, a souligné M. Gurria, mettant en même temps en garde que ce progrès ne garantit pas pour autant l'avenir.

Pour le responsable de l'OCDE, "le plus grand défi que l'économie grecque doit relever est celui des régimes de retraite" et ajouté qu'"un changement radical dans ce domaine est nécessaire sous peine de peser sur d'autres réformes, car le système national de pensions comporte à tord de nombreuses incitations en faveur des préretraites".

En ce qui concerne le marché du travail, M. Gurria a noté que la Grèce a, parmi tous les pays de l'OCDE, le plus fort taux d'activité des 25-54 ans, mais que les femmes quittent souvent leur emploi pour avoir des enfants et rencontrent ensuite de nombreuses difficultés pour réintégrer le marché de l'emploi.

M. Gurria a ensuite évoqué la réforme de l'enseignement supérieur, et s'il a reconnu que les réformes entreprises vont dans la bonne direction, il a néanmoins souligné la nécessité d'en entreprendre de nouvelles allant dans le sens de l'évaluation des universités et de la répartition des crédits. Le SG de l'OCDE a conseillé d'étudier l'instauration de frais de scolarité proportionnels au revenu parental.

De son côté, M. Alogoskoufis est intervenu en disant que les propositions de l'OCDE sont respectables, mais a rappelé que la Constitution impose la gratuité de l'accès à l'université.

La SG de l'OCDE a ensuite salué les progrès de l'économie grecque qui avance à un rythme plus rapide que les autres pays membres, mais a appelé le gouvernement à se pencher sur l'amélioration des services publics et la limitation des dépenses publiques.

L'OCDE se félicite que la Grèce soit parvenue à réduire rapidement son écart de revenu par rapport aux pays les plus performants, surtout si l’on tient compte de la révision récente du niveau du PIB, qui se traduit par une hausse de 26%.

Cette révision est dans une large mesure le résultat d’une meilleure évaluation du niveau de l’activité dans le secteur des services en pleine expansion, alors que, contrairement à ce qu’ont laissé entendre de nombreux articles, la prise en compte des activités illégales représente moins de 1% du PIB. Le fait que la croissance est restée vigoureuse depuis 2004 dans le contexte d’un assainissement budgétaire substantiel reflète une robustesse accrue découlant des réformes structurelles, la réglementation des marchés de produits ayant été assouplie et les gains de productivité étant importants, compte tenu des faiblesses qui caractérisaient la situation initiale, a de son côté expliqué M. Alogoskoufis.

Le rapport rappelle que si l’on s’attendait à ce que l’activité fléchisse après les JO, la croissance est restée soutenue en 2005 et 2006, au même moment où le déficit des administrations publiques, après avoir culminé à 7,45% du PIB en 2004, a été ramené à 2,5% en 2006, passant pour la première fois sous la barre des 3% depuis l’adoption de l’euro, l'objectif étant à présent de parvenir à un budget équilibré voire excédentaire d'ici à 2012.

Toutefois, l'opposition en a fait une lecture toute autre. Pour le président du PASOK, Georgios Papandreou, lequel a eu un entretien mercredi avec M. Gurria, «le rapport de l'OCDE confirme les faiblesses de notre pays; le gouvernement de la ND a échoué en matière d'éducation, dans la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes, et dans l'amélioration de la compétitivité de notre économie».

M. Papandreou a également ajouté que le gouvernement n'a pas réussi à gérer la question de la protection sociale et y a «perdu tout crédit» et conclu «qu'une nouvelle politique audacieuse et qu'un gouvernement fiable est indispensable, ce que garantit le PASOK».

Le Parti communiste de Grèce (KKE) a critiqué, lui, à la fois le gouvernement de la ND et le PASOK, en dénonçant qu'ils partagent tous deux les "thèses anti-travailleurs" de l'OCDE sur la sécurité sociale.

Enfin, Synaspismos estime pour sa part que "le rapport de l'OCDE sur l'économie grecque constitue un manifeste anti-social qui comporte un train de propositions pour la démolition des droits à la sécurité sociale […], l'accentuation de la flexibilité et l'imposition de discriminations de classe plus poussées, ainsi que l'établissement de frais de scolarité dans l'enseignement supérieur".

i-GR/ANA-MPA

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