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Révision des déficits publics : Eurostat en négociation sur les données fournies par la Grèce. L’argent noir sauve le PIB grec

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Par iNFO-GRECE,

L'Office de la Statistique des Communautés européennes (Eurostat) a annoncé de Bruxelles lundi dans le cadre de la fourniture des données de déficit et de dette pour 2005, une révision à la hausse du déficit de la Grèce lequel atteint désormais 7,8% en 2004 et 5,2% en 2005. Si l’institution communautaire lève certaines des réserves émises dans ses communiqués précédents sur les données déclarées par la Grèce, le doute persiste notamment sur l’écart de 25% entre le PIB déclaré entre avril et octobre 2006.


Avant d’ouvrir le robinet de la douche froide, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, a bien entendu déclaré qu'Eurostat a dorénavant une image satisfaisante des comptes publics grecs pour la période 2002-2005.

La levée de ces réserves est due à la clarification des questions portant sur l'enregistrement des transactions avec le budget de l'UE, sur les comptes de la sécurité sociale et sur les montants d'autres comptes à recevoir/payer pour les années 2002-2005. « Uune visite méthodologique menée en juin et septembre 2006 a permis de clarifier les questions en suspens », explique Eurostat dans sa note présentant la révision vers le haut du déficit public de la Grèce avec des corrections de 0,3% du PIB en 2002 et 2003, de 0,9% en 2004 et de 0,7% en 2005. Le déficit public grec a atteint ainsi après révision les 5,2% en 2002, 6,1% en 2003, 7,8% en 2004 et 5,2% en 2005. L’UE autorise un déficit jusqu’à 3% aux pays membres, et Athènes s'est engagé à remplir ce critère cette année, faute de quoi le pays s'expose à des amendes.

Selon Eurostat, cette augmentation des déficits publics pour 2002-2005 est due à la dégradation des comptes de différents organismes dépendant de l'administration centrale et à la gestion des régimes sociaux. Eurostat informe également du montant de la dette publique qui était de 110,7% en 2002, 107,8% en 2003, 108,5% en 2004 et 107,5% en 2005.

Toujours selon Eurostat, la visite méthodologique sera par ailleurs finalisée avec l'établissement d'un plan d'action pour l'amélioration des statistiques des finances publiques grecques, à mener au cours des prochaines années, en accord entre Eurostat et les autorités statistiques grecques.

Dans le même communiqué et ainsi qu'il était déjà annoncé en avril 2006, Eurostat mène actuellement des discussions avec les groupes de travail techniques appropriés sur le traitement comptable des problèmes suivants: opérations de titrisation effectuées par le gouvernement, classification des paiements pour l'utilisation des routes, cessions ou transferts de créances publiques douteuses (notamment dans le cas des créances sur l'étranger) et paiements en liaison avec le transfert à l'Etat d'engagements de retraite.

De plus, l'application de la décision d'Eurostat sur ''le traitement des transferts du budget de l'UE aux Etats membres'' du 15 février 2005 (communiqué de presse d'Eurostat 22/2005) est en cours d'investigation pour un certain nombre d'Etats membres. En outre, la décision d'Eurostat sur ''l'enregistrement des dépenses d'équipements militaires'' du 9 février 2006 (communiqué de presse d'Eurostat 31/2006) ne semble pas avoir été entièrement appliquée par l'Allemagne et la Grèce.

Eurostat précise enfin qu'ont été utilisés, pour l'objet de cette notification, les chiffres du PIB notifiés en avril 2006, et non les données révisées du PIB déclarées par les autorités grecques le 1er octobre 2006, et note qu'étant donné l'ampleur et la complexité de la révision des données du PIB (en hausse de 25% par rapport aux anciennes données), ses services entreprendront une vérification complète de ces données dès que la Grèce aura fourni un inventaire exhaustif des sources et des méthodes utilisées dans les nouveaux calculs. Pour la Grèce, il s’agirait d’une correction liée à la prise en compte de l’économie parallèle dans les calculs officiels du PIB, estimé à 30% par la banque mondiale. Selon le ministre grec de l’Economie et des Finances, les secteurs du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration, et ceux de la construction et des transports, seraient les champions de la fraude fiscale.

Sans incidence sur le déficit public tant que l’argent noir n’apporte pas des ressources supplémentaires à l’Etat, si ces méthodes de calcul reçoivent l’aval d’Eurostat, la Grèce risque toutefois de sortir de la liste des pays éligibles aux fonds de cohésion qui financent des projets d'infrastructures et de développement économique dans les pays de l'Union dont le PIB est inférieur à 90 % de la moyenne communautaire. En 2005, avant donc la révision, le PIB grec se situait à 82% du PIB européen, ce qui a ouver droit à 3,39 milliards d'euros d'aide.

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