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Nucléaire iranien : Athènes se range du côté des Russes. L’Iran cherche à gagner du temps

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Par iNFO-GRECE,

Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a déclaré mardi midi, après avoir reçu le secrétaire au Conseil suprême de la sécurité nationale de l'Iran et négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani, que "la Grèce salue la proposition de la Russie d'exécution du programme (iranien) d'enrichissement de l'uranium en territoire russe". Pour M. Larijani, qui a demandé le dessaisissement du dossier de l’ONU au profit de l’AIEA, l’Iran se trouve encore au stade de la recherche et ne dispose d’aucune usine appropriée.


M. Larijani a quant à lui rappelé les relations traditionnellement bonnes entre la Grèce et l'Iran, et insisté que le temps de la diplomatie n'est pas révolu et que le développement d'armes nucléaires ne fait pas partie du programme nucléaire de son pays, tout en mentionnant que Téhéran considère qu'il était erroné d'avoir transmis le dossier au Conseil de sécurité de l'ONU, l'autorité compétente et la plus apte à gérer cette question étant, à son sens, l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA).

Mme Bakoyannis a souligné quant à elle que "nous nous trouvons au stade critique de recherche d'un arrangement diplomatique" et précisé que cet entretien lui a permis d'écouter les positions de l'Iran, tout en ayant dans le même temps l'opportunité de développer les thèses de la Grèce, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité. A ce propos, Mme Bakoyannis a rappelé que "la Grèce souhaite un monde sûr, condamne la détention d'armes nucléaires et a la certitude que grâce à la volonté politique adéquate, une solution pacifique sera trouvée à ce problème". Le chef de la diplomatie grecque a également appelé les autorités iraniennes à collaborer avec la communauté internationale dans l'intérêt de tous les peuples.

De son côté, M. Larijani a déclaré - en référence à la proposition russe préconisant d'abroger la mention faite au chapitre 7 de la Charte de l'ONU et à amender la formulation selon laquelle l'Iran constitue une menace pour la sécurité et la paix internationales - a déclaré que son pays souhaiterait avoir davantage de temps pour établir un dialogue avec la Russie sur ce point, alors qu'il s'est dit persuadé que le problème peut être résolu sans pression et à travers un dialogue constructif.

M. Larijani a également précisé que les inspecteurs de l'AIEA, ainsi que les chaînes de télévision, sont présentes sur le territoire iranien pour suivre l'évolution de la situation.

M. Larijani a également rencontré mardi à Athènes le président du PASOK (parti socialiste), Yorgos Papandreou. Dans des déclarations de presse à l'issue de l’entretien M. Papandreou, a rappelé la position du principal parti de l'opposition sur le programme nucléaire de l'Iran, qui préconise une solution diplomatique et pacifique résultant de concertations multipartites et substantielles sur le respect des règles du droit international.

Le respect du droit international, l'amitié et la coopération entre pays est la seule voie possible pour sortir de l'impasse actuelle, a ajouté M. Papandreou, appelant les parties concernées à éviter des déclarations explosives provoquant des tensions et durcissant la crise.

"Nous disons Non à un nouvel Irak", a enchaîné le dirigeant socialiste, exprimant toutefois aussi ses inquiétudes quant à une prolifération des armes nucléaires, et face à cette menace de destruction, M. Papandreou a déclaré souhaiter "redonner vie au Mouvement de la paix".

Dans sa conférence de presse, le négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, a déclaré que Téhéran se trouve encore au stade de la recherche en matière de processus d'enrichissement de l'uranium et qu'aucune usine appropriée n'a encore été construite en Iran.

M. Larijani a affirmé que "le dossier Iran" n'aurait pas dû se retrouver précipitamment au Conseil de sécurité sous la pression américaine, la seule autorité compétente étant l'Agence Internationale de l'Energie atomique (AIEA).

M. Larijani a expliqué en outre que l'Iran n'a aucune raison de se retirer du Traite de non-prolifération des armes nucléaires, mais souhaite exercer ses droits découlant des accords internationaux. "Nous avons déclaré que si le dossier (Iran) retourne à l'AIEA, nous aurons une collaboration complète", a ajouté l'officiel iranien, soulignant les intentions pacifiques de Téhéran et sa seule utilisation de l'atome pour l'énergie. "Nous considérons que l'usage d'armes nucléaires serait catastrophique, et nous estimons que toute cette polémique est due à la précipitation des Etats-Unis, lesquels par leurs manoeuvres risquent de conduire à des aventures ".

i-GR/ANA-MPA

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