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Le forum social européen salue Athènes par des violences

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Par iNFO-GRECE,

Cela devient un rituel à chaque rassemblement du Forum social européen, le côté baba cool des altermodialistes affluant des 4 coins de la planète devant laisser place aux violences du défilé de clôture. Athènes qui accueillait cette année le Forum n'a pas échappé à la tradition malgré des mesures de sécurité exceptionnelles au point que le ministère de l’Ordre public ait demandé le report d’une semaine de la finale de la Coupe du football afin que les policiers n’aient pas à gérer deux foyers à risque.


La bienveillance des altermodialistes envers les éléments les plus extrêmes permît ainsi à ces derniers, sous prétexte de lutte contre le pouvoir, d’entamer une série de batailles de rue, à coup de cocktails Molotov et de vandalisme sur les vitrines des magasins, avec la police grecque qui répondait par des grenades lacrymogènes, transformant ainsi le centre d’Athènes en champ de bataille.

Pourtant la manifestation se voulait un message pour la paix mais l’ambiguïté du mot d’ordre « anti-guerre » qu’il fallait plutôt comprendre comme l’anti-tout ce qui pouvait chatouiller en ce moment les Américains (Iran, Irak, Afghanistan, Palestine), laissait de la marge pour toute dérive violente, après une première mise en condition idéologique dans un des nombreux colloques durant les deux jours du rassemblement.

Les « anti-pouvoir » avaient annoncé leur intention de faire un forum parallèle, sorte de « off », et d’organiser leur propre défilé, mais au final la plus grande confusion regnait dans les rangs de la manifestation.

Les participants au séminaire sur "Le mouvement anti-guerre et la résistance en Irak et en Palestine", qui s'est tenu vendredi dans le cadre du 4e Forum social européen, ont appelé notamment à un rassemblement plus dynamique encore des mouvements pacifistes, soulignant de plus la nécessite d'organiser prochainement une manifestation européenne contre les guerres en Irak et en Afghanistan, demandant aussi que soit reconnu le nouveau gouvernement des Palestiniens et s'opposant à toute intervention en Iran.

C'est sur ces mots d'ordre qu’était lancée samedi la manifestation au Pedion tou Areos (Champ-de-Mars) à Athenes qui allait marquer la fin des travaux du Forum, alors que vendredi quelque 130 débats ont eu pour thème le chômage, l'avenir de l'emploi et des relations de travail, l'environnement, sur fond aussi d'un riche programme de spectacles artistiques.

Près de 80.000 manifestants, dont au moins 10.000 visiteurs venus de l’étranger, participaient à la marche où la musique latino-américaine dominait autant que les slogans antiaméricains. 8.000 policiers grecs s’étaient finalement déployés samedi le long du parcours de la manifestation et notamment autour de l’ambassade américaine, du Parlement et du Megaron Mousikis, avec ordre de ne pas répondre aux provocations encagoulées de soi-disant anarchistes.

La plupart des échauffourées ont eu lieu sur le parcours de l’avenue Alexandras au niveau des locaux de la Direction générale de la Police d’Athènes, lorsque quelque 300 manifestants se sont attaqués aux forces de l’ordre. Deux agences bancaires ont été incendiées ainsi qu’un véhicule de police que ses occupants ont réussi à quitter à temps. Vers 20 heures, une trentaine d’interpellations étaient annoncées par les forces de l’ordre qui comptaient également un blessé.

Les affrontements se sont poursuivis à l’approche de l’ambassade américaine tandis que d’autres manifestants ouvraient des foyers du côté de la place Syntagma mettant à sac un fast-food et les magasins du quartier touristique de Monastiraki.

Déjà jeudi matin l’esprit de provocation était manifeste lorsque un groupe de participants grecs et étrangers du Forum social, s'est présenté au commissariat de police du quartier d’Aghios Panteleimonos - où plusieurs mois plus tôt, des jeunes immigres afghans auraient subi de mauvais traitements - pour « vérifier les conditions de détention des prévenus ». Une vingtaine de personnes menées par des personnalités comme l'ancien député de Synaspismos, Panagiotis Lafazanis, et l'euro-député italien, Giusto Catania, ont pénétré dans le commissariat exigeant de pouvoir visiter les cellules. Les incidents ont éclaté lorsque les policiers, soupçonnant le groupe d’avoir l’intention d’occuper le commissariat, ont refusé cette visite improvisée.

Le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, devait faire une mise au point plus tard, que « les happenings sont une forme de protestation qui doit avoir ses limites. Ceux qui organisent de telles formes de manifestations doivent avant tout prendre des précautions pour éviter des tactiques insidieuses, et assumer leurs responsabilités, surtout lorsqu'il s'agit de happenings dans des commissariats de police où sont entreposées des armes. » Le ministre de l'Ordre public, Vyron Polydoras, a critiqué aussi ce qu'il a appelé « une entrée en force et par surprise dans un commissariat », rappelant que la Grèce est un pays d'accueil et qu’elle avait salué l'organisation à Athènes du 4e Forum social européen.

i-GR/ANA-MPA

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