Le gouverneur de la Banque de Grèce, Nicos Garganas, a appelé à la vigilance et au consensus social "pour faire face aux enjeux que doit affronter l'économie grecque", présentant mardi le rapport annuel de la Banque centrale pour la politique monétaire 2004-2005. La Banque de Grèce prévoit un ralentissement de la croissance à 3,3% bien en deçà des 4% qui constituaient l'objectif du gouvernement.
M. Garganas a prévu un ralentissement de la croissance à 3,3% en 2005, sans exclure même un recul plus important, ce taux restant néanmoins nettement supérieur à la moyenne de l'UE, et contribuant ainsi à la réalisation de l'objectif de la convergence réelle. Dans le même temps, l'inflation devrait croître à 3,3% cette année contre 3,0% l'an dernier (conformément à l'indice harmonisé des prix a la consommation).
Selon la Banque de Grèce, l'économie grecque a devant elle de grands enjeux, dont le plus important est la réduction du déficit public et de la dette publique, que M. Garganas a particulièrement souligné à quel point "des raisons nationales dictent une correction rapide des déséquilibres budgétaires précités" et que le réajustement budgétaire devra se poursuivre sur plusieurs années afin de contrôler de façon plus permanente ces déséquilibres.
La Banque de Grèce a une nouvelle fois préconisé l'adoption de mesures, non seulement d'ordre macro-économique, mais aussi de politique structurelle, qui contribueront à promouvoir les investissements et la croissance économique. Pour parvenir à ces fins, la Banque de Grèce juge impérative la contribution des partenaires sociaux, à la fois au niveau des augmentations salariales et sur le plan des reformes dans le système de sécurité sociale et sur le marche du travail.
L'assainissement budgétaire constitue, selon la Banque centrale, un facteur crucial pour garantir de forts taux de croissance, mais aussi pour faire face aux dépenses publiques accrues dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population. Selon ses prévisions, 25% du PIB sera utilisé en 2050 pour subvenir au financement de la sécurité sociale. La Banque de Grèce se déclare résolument pour le respect des règles du Pacte de stabilité afin de garantir le crédit de la Grèce [auprès de ses partenaires internationaux].
Sur le front des reformes structurelles, la Banque de Grèce plaide pour la mise en application rigoureuse d'un programme bien planifié qui incorporera la reforme du système de la sécurité sociale, mais également l'aménagement d'un environnement plus amical à l'esprit d'entreprise grâce à la simplification du régime fiscal et à la réduction de la bureaucratie. Concernant le marché du travail, la Banque de Grèce juge nécessaire la levée des contre incitations, sans toutefois porter atteinte aux droits fondamentaux.
Enfin, M. Garganas a estimé que le système financier national est crédible et sa stabilité assurée, insistant à ce chapitre que l'adoption des normes comptables internationales n'affecterait pas l'adéquation des fonds propres des établissements bancaires grecs, à de rares exceptions près, alors qu'il a exhorté une nouvelle fois les ménages a être prudents dans leur recours à l'emprunt.
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