En voilà nos compatriotes –et passablement nos collègues journalistes qui en font les choux gras- qui se découvrent assoiffés d'honnêteté et de justice. Des réseaux des juges fréquentant des casinos, des popes dans les bordels et d'autres trafiquant des antiquités, voilà de quoi les Grecs se sont distraits ces derniers jours, le comble étant que les uns couvraient aussi les autres ! A peine la Justice a pu refroidir l'emballement des tabloïds et des chaînes tv populistes autour de l'affaire dite des "réseaux judiciaires", que ce fut au tour de l'Eglise de se montrer ferme et en phase avec l'attente du "peuple".
Il a fallu pas moins de six heures au Saint Synode de l'Eglise de Grèce pour discuter des mesures à prendre à l'encontre de deux métropolites, Panteleimon et Theklitos et de l'archimandrite Iakovos Giossakis, impliqués dans des affaires de corruption de magistrats. Les ecclésiastiques mis en cause ont été suspendus de leurs fonctions et les hiérarques de l'Eglise orthodoxe ont décidé de demander au gouvernement de mettre en place une commission préparatoire sous la présidence de l'archevêque d'Athènes et primat de Grèce, Mgr Christodoulos, avec la participation des représentants de l'Eglise et de l'Etat en vue d'élaborer une nouvelle loi sur les tribunaux ecclésiastiques.
Le métropolite d'Attique, Panteleimon, est appelé à se présenter vendredi matin devant le Saint Synode afin de décider si celui-ci doit être suspendu de ses fonctions jusqu'a vérification des accusations lancées contre lui, notamment de s'être assuré du soutien d'un juge du Conseil d'Etat pour contrer une contestation de sa nomination.
Pour sa part, l'archimandrite Giossakis, accusé de trafic d'antiquités ainsi que d'avoir servi d'intermédiaire dans les affaires de corruption des magistrats, a été suspendu de ses fonctions et est poursuivi devant un tribunal du Pirée. Il faudra patienter pour connaître les prochains épisodes qui se dérouelent entre Athènes, Chicago et le Liban !
Ainsi est mis provisoirement fin à la cascade de "révélations" sur différents membres du clergé, dont certains réputés proches de l'archevêque d'Athènes, qui s'étaient égarés du "troupeau" pour se perdre dans les vapeurs éthyliques des night-clubs de la province grecque et s'abandonner dans la chaleur et la sueur de quelques beautés ukrainiennes qui sévissent du côté de Trikala. Ah, et cette juge, femme de surcroît, qui passait ses nuits autour des tapis verts… sûrement elle devait aussi fantasmer sur d'autres tapis ! D'autres juges encore sortaient les prisonniers de leur gêole contre rémunération, d'autres enfin procuraient la drogue à ceux qui n'étaient pas destinés à sortir. Bon, d'accord tout ça n'est pas forcement vrai, mais pour ne pas déroger à la vulgate, il n'y a pas de fumée sans feu, surtout si ça permet au téléspectateur de se sentir plus vertueux que son juge et son curé réunis dans le "tous pourris".