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L'euro peine à s'imposer dans les mentalités, à l'exception des… Grecs

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Par iNFO-GRECE,

Trois ans après l'introduction des billets et des pièces en euros dans douze Etats membres de l'UE, une forte majorité des personnes (78%) interrogées dans le cadre de l'enquête annuelle de l'Eurobaromètre n’estime pas que leur sentiment d’être européen s’est renforcé ou a baissé d’une quelconque manière. Les citoyens européens sont partagés sur la difficulté à utiliser la nouvelle monnaie : si 51% déclarent n'éprouver plus aucune difficulté – un taux inchangé depuis l'année dernière – il sont 49% à continuer à éprouver des difficultés, le nombre de ceux éprouvant des grandes difficultés augmentant même de 14% à 16%.


Les Grecs sont parmi les citoyens européens les plus familiarisés à l'euro, puisque 69% disent n'avoir aucune difficulté à utiliser l'euro – en augmentation de 6 points par rapport à l'année dernière -, 17% avoir beaucoup de difficultés et 14% quelques petites difficultés.

Champions de l'adaptation à la nouvelle monnaie les Irlandais qui sont 78% en 2004 à n’éprouver aucune difficulté avec l’euro. A l'opposé du tableau, les Français et les Italiens qui comptent, respectivement, 58% et 64% à présenter des difficultés à l'usage de l'euro.

Parmi les catégories sociales, ce sont les femmes, les personnes âgées, les ouvriers et les personnes à faible niveau d’éducation qui rencontrent les plus de difficultés.

Les Grecs sont les champions dans la reconnaissance des pièces d'euro avec un taux déclarant ne rencontrer aucune difficulté atteignant 89% des personnes interrogées. Ils ne sont dépassées que par les Finlandais dans la facilité à manipuler les billets de banque : 98% contre 96%. A l'inverse, pour 41% des Danois c'est vraiment difficile de manipuler les pièces en euro, tandis que les billets de banque ne semblent poser des grands problèmes chez les Européens où le plus fort taux de ceux qui ont du mal avec les billets trouvé en Belgique n'est que de 9%.

Quoique en recul de 5 points par rapport au sondage de 2003, les anciennes monnaies nationales restent la référence pour les calculs lors d'achats importants et exceptionnels pour 49% des Européens. Là encore les Grecs se placent en haut du tableau avec autant (27%) à compter le plus souvent en euros et en monnaie nationale, et 45% à compter mentalement autant en euros qu'en drachmes. Ils arrivent deuxièmes derrière les Irlandais qui se placent eux loin devant avec 72% déclarant compter le plus souvent en euros, à croire qu'il n'avaient jamais compté auparavant dans leur monnaie nationale ! Parmi ceux qui restent le plus accrochés à leur monnaie nationale, les Hollandais (67% calculent plus souvent dans leur ancienne monnaie), les Luxembourgeois (65%) et les Français (58%). Seuls 14% des Français calculent en Euros, 2 points de plus que les Belges.

Une majorité des personnes interrogées dans la zone euro continuent à prétendre qu’elles ont modifié leurs habitudes de consommation depuis la mise en circulation de l’euro il y a trois ans, notamment en achetant moins par crainte de trop dépenser. Depuis l’année dernière, toutefois, les comportements d’achat ont quelque peu évolué : la proportion des personnes qui ont tendance à réduire leurs achats par crainte de dépenser trop a baissé de 2 points depuis l’enquête de l’année dernière, en passant de 38% en 2003 à 36% en 2004. Néanmoins, un tiers des personnes interrogées à travers la zone euro (32%) affirment spontanément ne pas avoir changé leurs habitudes d’achat, alors que 66% estiment avoir modifié leur comportement en achetant davantage ou en achetant moins depuis le 1er janvier 2002.

Il n'empêche que les Européens semblent peu au courant des avantages apportés dans les transactions transfrontalières dans la zone euro par la monnaie unique, comme les frais bancaires, les retraits par carte bancaire dans un pays de l'Union, etc. 35% ne savent pas répondre à ces questions et 27% donnent des réponses erronées.

Malgré cela, une majorité d'Européens (54%) ne préfère les euros comme devise dans ses déplacements en dehors de la zone euro : les Grecs sont de loin les voyageurs les plus fidèles à la monnaie européenne (74%) suivis des Français (64%), tandis qu'à l'opposé les Irlandais ne sont que 21% à emporter des euros avec eux, préférant à 32% les dollar ou une autre monnaie (45%), malgré qu'ils soient les plus nombreux (90%) à considérer l'euro comme une monnaie internationale équivalente du dollar ou le yen contre une moyenne européenne de 72%. Dans cette représentation de l'euro en tant que monnaie internationale les Grecs arrivent deuxièmes à 86%, suivis des Luxembourgeois à 83%. Cependant, une moyenne européenne de 51% n'a que faire de la parité euro/dollar, voire même elle ne les préoccupe du tout (69% des Hollandais).

En revanche, dans une proportion encore plus grande que l’année dernière, une large majorité (75%) de citoyens de la zone euro continuent de croire que le Pacte de stabilité est une bonne chose parce qu’il a garanti la stabilité et la vigueur de la monnaie unique. Les Luxembourgeois (88%) et les Grecs (85%) sont les plus nombreux dans ce cas, mais les Grecs sont les plus nombreux (65% en hausse de 9 points depuis l’enquête de l’année dernière) à penser que dans la mise en oeuvre de sanctions en cas de non respect du Pacte, il y a deux poids deux mesures. Appréciation dans laquelle ils sont rejoints par 64% des Finlandais et 63% d'Autrichiens.

Il reste que, dans une large majorité, les personnes interrogées continuent de penser que l’euro est dans l’ensemble bénéfique pour leur pays. Cette perception se retrouve même chez les citoyens de pays qui ont toujours montré des difficultés avec l’euro en général, comme le Portugal ou l’Italie.

Il s'agit du troisième sondage Baromètre Flash annuel destiné à mesurer l'évolution de l'opinion publique sur l'euro et l'UEM depuis 2002. Réalisé par téléphone entre le 27 octobre et le 8 novembre 2004, auprès de 12.006 citoyens âgés de 15 ans et plus à travers les 12 Etats membres de la zone euro en novembre 2004 dans les 12 pays de la zone euro, il couvre les aspects pratiques de l'utilisation de l'euro, les attentes pour l'avenir, l'utilisation de l'euro en dehors de la zone euro, les conséquences économiques et sociales de l'euro, ainsi que le cadre plus vaste de l'UEM.

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