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La Grèce obtient un délai de deux ans pour réduire son déficit budgétaire.

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Par iNFO-GRECE,

Malgré les comptes truqués du passé, la Grèce satisfaisait aux critères de la zone euro et la décision d'y accueillir la Grèce n'est plus mise en question. La Commission est satisfaite du rétablissement d'une coopération sincère avec Athènes. Le ministre de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis, pouvait enfin être rassuré des interventions la veille au soir du président en exercice de l'Eurogroupe, Gerrit Zalm, et du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquim Almunia.

Ainsi l'ensemble du dossier des données statistiques de la Grèce peut être considéré classé, et la Grèce devrait obtenir un délai de deux ans pour ramener son déficit budgétaire en déca de la barre des 3%.

Dans une conférence de presse accordée mardi matin aux journalistes grecs, M. Alogoskoufis a informé au sujet des finances publiques de la Grèce avant son adhésion à l'euro, que s'il est vrai que la Grèce n'a jamais présenté après 1997 un déficit budgétaire inférieur à 3% sur la base de la méthode d'évaluation de la situation budgétaire en vigueur aujourd'hui, il n'en reste pas moins que l'économie grecque satisfaisait à l'époque aux critères de son adhésion à l'euro sur la base de la méthode d'évaluation qui existait à l'époque, et c'est donc en pleine légitimité qu'elle a adhéré à la phase finale de l'Union économique et monétaire. A ce point, le ministre a tenu à souligner que ce constat n'est pas valable uniquement pour la Grèce, mais pour d'autres pays aussi de la zone euro, comme par exemple l'Espagne et le Portugal.

M. Alogoskoufis s'est dit tout aussi heureux de constater que le communique qui devait être adopté dans le courant de la journée par les "25" prend note que la collaboration des autorités grecques avec les services communautaires est désormais particulièrement satisfaisante.

"Cette référence est la reconnaissance de la contribution de l'actuel gouvernement dans la mise au clair de la situation budgétaire du pays, et par conséquent le crédit de la Grèce est rétabli", s'est félicité le chef de l'état-major économique du gouvernement.

Au sujet à présent du déficit excessif de la Grèce, M. Alogoskoufis a informé de la décision de la Commission la veille d'accorder un délai de deux ans à la Grèce, afin qu'elle puisse ramener son déficit budgétaire en déca des 3%. Reste à savoir si la Commission en vertu de quel article du traite de l'UE sera en mesure d'accorder ce délai, Athènes souhaitant l'application de l'article 115 qui n'implique pas des engagements très contraignants de la part des Etats membres, plutôt que l'article 104 concernant les déficits excessifs.

Quel que soit le cas de figure retenu par l'exécutif de l'UE, M. Alogoskoufis a assuré que la Grèce fera tout le nécessaire pour parvenir à la stabilité budgétaire, alors qu'il a dit avoir informé ses homologues européens du cours de la privatisation de la Banque Nationale de Grèce (BNG) et des Pétroles helléniques (ELPE) qui devront rapporter quelque 900 millions d'euros aux recettes de l'Etat.

Rappelons que la Commission devra soumettre également ses propositions pour l'Allemagne et la France qui sont elles aussi en situation de déficit excessif.

Enfin, le ministre a informé que la discussion en Conseil concernant la Grèce aura lieu en décembre, sans pour autant exclure un ajournement jusqu'en janvier.

La veille, M. Almunia avait effectivement salué la bonne coopération existant aujourd'hui entre les autorités grecques et les services communautaires. "Les données statistiques de la Grèce sont une question qui a préoccupé Eurostat pendant assez longtemps, mais finalement avec la bonne coopération avec l'Office grec de la statistique et le gouvernement grec, nous avons à présent une image plus claire", a dit M. Almunia dans une conférence de presse à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe lundi.

M. Almunia a indiqué que les données montrent que le déficit de la Grèce était supérieur à 3% dans toute la période 1997-2003, tout en notant que conformément à la méthode en vigueur à l'époque, la Grèce a adhéré correctement à l'UEM et cette décision ne saurait être contestée. Enfin, M. Almunia a expliqué qu'il reste certes encore certains points de détail à finaliser, sans que cela puisse conduire à des changements importants de données.

Polémique en Grèce entre le gouvernement et l'ex-Premier ministre Costas Simitis

L'ancien premier ministre, Costas Simitis, est intervenu pour la première fois pour commenter l'inventaire fait par le nouveau gouvernement des comptes publics, lequel a révélé des écarts importants entre ce qui avait été publié par le gouvernement du PASOK et l'état réel des faits.

Si M. Simitis a mis en doute que l'inventaire des comptes reflète en l'occurrence la vérité, il s'est dit convaincu qu'il s'agissait d'un simple changement de méthode de calcul des dépenses publiques, affirmant en outre que le gouvernement a perdu tout le contrôle de la procédure au sein de l'UE et se trouve actuellement dans une position vulnérable au niveau économique, puisque sont attendues des sanctions à la veille du Conseil européen de décembre.

C'et en termes très sévères qu'a réagi aussitôt le ministre d'Etat, Theodoros Roussopoulos, critiquant "la "comptabilité créative" du PASOK qui consistait pendant des années à tromper, non seulement les Grecs mais l'UE. C'est le mensonge qui fait que le pays puisse être dénigré, et non la vérité", a-t-il tranché.

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