thessaloniki melas
Extrême-gauche et alternatifs "invités d'honneur" du Sommet européen de Thessalonique. A une semaine du sommet de la conférence intergouvernementale du Conseil européen, devant se tenir à la presque-île de Chalcidique le 19-20-21 juin marquant la fin de la présidence grecque, la deuxième ville grecque se prépare à passer un week-end tourmenté avec les préparatifs du contre-sommet promu par l'extrême gauche et les mouvements alternatifs, qui annoncent une mobilisation sans précédent. Craintes pour leurs violences et souvent réprimées, les organisations dites antimondialisation ont fait l'objet d'une approche plus amicale en Grèce, en test pour ce sommet. Le week-end prochain montrera si l'accueil qui leur aura été aménagé a été apprécié.
Près de 100.000 manifestant sont attendus à partir de vendredi prochain pour participer aux différents meetings organisés par une multitude d'organisations allant du Parti communiste grec et les différentes factions maoïstes et anarchistes aux plus branchés "Forum social" et "Action 2003" .
La tâche de la police ne sera pas facilitée dans la mesure où elle doit surveiller aussi bien le centre de Thessalonique et les communes environnantes où sont dispersées les différents groupes des manifestants en attendant la "grande manif", que la péninsule de Chalcidique où aura lieu le sommet officiel, à Porto Karras et Neos Marmaras. La police a dû mobiliser dans l'ensemble de ses corps et recevoir le soutien de l'armée, pour réunir les 20.000 hommes nécessaires au dispositif de sécurité.
Il s'agit du premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement depuis l'adhésion des 10 nouveaux pays, ce qui fait dix délégations supplémentaires à accueillir. L'aéroport "Makedonia" de Thessalonique sera réservé aux seuls atterrissages et décollages officiels. Des vols publics seuls les vols réguliers sont autorisés et l'aéroport sera fermé aux charters.
"Le Ministère de Macédoine-Thrace soutient avec diverses manières les citoyens qui visiteront notre ville pendant le sommet en leur facilitant l'accueil, le séjour, le transport et l'information. Nous accueillons les visiteurs et nous leurs demandons de respecter notre ville", a dit le ministre de Macédoine-Thrace, Giorgos Paschalidis. "Les décisions du Sommet du Conseil européen nous intéressent, mais le dialogue avec les mouvements sociaux des citoyens nous intéresse aussi", a poursuivi le ministre qui annonce un budget de 350.000 euros pour son programme d'accueil des organisations participant au contre-sommet européen.
De son côté le maire de la Ville, Vassilis Papageorgopoulos, se montre un peu plus méfiant des bonnes dispositions des manifestants et prend les devants en demandant au gouvernement des engagements pour la sécurité de la ville. "En tant que maire de Thessalonique je m'adresse d'abord aux manifestants, leur déclarant que je respecte leur droit à exprimer librement leur opinion, mais dans l'autre sens ils doivent aussi respecter notre ville. En parallèle, le gouvernement devra s'engager à dédommager les dégâts éventuels causés aux professionnels et aux commerçants pendant les manifestations", a-t-il dit lors d'un point presse cette semaine.
Mais d'ores et déjà, selon plusieurs informations concordantes, les manifestants planifieraient de se rendre dans la "zone rouge" établie par la police à Neos Marmaras.
Prudents les commerçants de Thessalonique en même temps que l'apposition sur leurs vitrines de l'autocollant accueillant "ville de dialogue", ont préféré réparer ou renforcer les grillages de leurs vitrines. A l'Université Aristote, les bureaux voisins des lieux des manifestations ont été vidés de leurs ordinateurs et tout matériel coûteux. A la Foire internationale, on a prévu des barbelés prêts à être déroulés en cas de besoin pour éviter une invasion des lieux. Quant au Thessaloniciens, ils ont reporté à plus tard cérémonies de mariage, baptêmes, et autres festivités pour s'occuper à chercher un parking pour leur voiture hors de la ville.