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Reporters sans Frontières dénonce les violences contre les journalistes Grecs

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Par iNFO-GRECE,

Dans un communiqué publié lundi sous le titre Attaques contre des journalistes sur fond de démantèlement du groupe terroriste "17 Novembre", Reporters sans Frontières (RSF) dénonce les attaques des groupes supposés issus des milieux anarchistes dont ont été victimes plusieurs journalistes Grecs les dernières semaines. Ce communiqué était publié alors que dans la nuit du dimanche à lundi (6-7 octobre), les locaux parisiens de Damoclès, le bras judiciaire de RSF, étaient saccagés par un groupe d'inconnus.

Reporters sans Frontières intervient sur tous les fronts où la liberté de la Presse et des journalistes est menacée dans le monde. RSF avait ainsi donné dernièrement une large publicité à la condamnation à six mois de prison par le gouvernement auto-proclamé de la partie occupée de Chypre (Nord de l'île) de Sener Levent et Memhud Ener, journalistes turco-chypriotes du quotidien Afrika suite à un article critiquant le leader de leur communauté M. Denktash. La campagne internationale en faveur des deux journalistes a conduit la Cour suprême chypriote-turque à réduire jeudi dernier (3/10) la peine à six semaines et à libérer MM Sener Levent et Memhud Ener, qui avaient déjà purgé plus que leur dû.

Dans la nuit du 6 au 7 octobre, un ou plusieurs individus se sont introduits dans le bureau du réseau Damoclès situé au quatrième étage d'un immeuble situé dans le XIe arrondissement de Paris. Toutes les armoires ont été vidées de leur contenu, les dossiers ont été jetés au sol et les fils des ordinateurs sectionnés. Les murs ont été tagués de diverses formules menaçantes, plus ou moins compréhensibles. Le réseau Damoclès travaille actuellement sur plus de quinze affaires différentes et il est, à cette heure, impossible de privilégier une piste. Créé par Reporters sans frontières, le réseau Damoclès agit à différents niveaux pour que soit mis fin à l'impunité dont bénéficient les assassins et tortionnaires de journalistes dans différents Etats.

Le communiqué complet de Reporters sans Frontières concernant la Grèce:

Attaques contre des journalistes sur fond de démantèlement du groupe terroriste "17 Novembre"

Reporters sans frontières s'inquiète des récentes attaques contre des journalistes et des médias grecs dans le cadre d'une controverse sur la couverture médiatique du démantèlement du groupe terroriste "17 Novembre".
"Le recours à la violence contre des journalistes n'est jamais justifié, quelles que soient les circonstances. La polémique qui fait en ce moment rage en Grèce autour de la couverture par la presse du démantèlement du groupe terroriste "17 Novembre" doit garder la forme du débat d'idées. Ceux qui reprochent à la presse sa partialité dans le traitement de cette affaire peuvent tout à fait poser le problème par les voies démocratiques", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Le 2 octobre, une vingtaine d'individus casqués, vraisemblablement un groupe anarchiste, ont attaqué les locaux athéniens du quotidien Apogevmatini en lançant des cocktails Molotov et en incendiant quelques véhicules. Les journalistes, alors en plein travail, n'ont pas été blessés. Le groupe a pris la fuite avant que la police n'intervienne. Le quotidien, dont le propriétaire Nikos Momfertos avait été assassiné par le groupe terroriste "17 Novembre" en 1985, prend nettement position pour le démantèlement du groupe, responsable de vingt trois assassinats de personnalités grecques et étrangères depuis 1975.
Le 26 septembre, au cours d'une marche vers l'ambassade des Etats-Unis à Athènes, des manifestants ont détruit une camionnette de la chaîne de télévision privée Mega et ont blessé légèrement un journaliste et deux techniciens. Plusieurs photographes et cameramen ont vu leur matériel détruit. Des messages de soutien au "17 Novembre" ont été retrouvés sur les murs.
Le 13 septembre, une trentaine de militants anarchistes supposés ont agressé des journalistes de télévision qui tournaient des images devant le domicile à Athènes de Me Ioanas Kourtovic, avocate de deux terroristes présumés du "17 Novembre". Les agresseurs ont demandé aux journalistes ce qu'il faisaient là et les ont accusés d'être de parti pris dans cette affaire. Ils ont jeté leurs caméras à terre et les ont frappés, s'enfuyant avant l'arrivée des forces de l'ordre."

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