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L'élargissement de l'Union européenne au cœur de la Présidence danoise, les Verts opposés à l'adhésion de Chypre

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Par iNFO-GRECE,

Le Président en exercice du Conseil, M. Anders Fogh Rasmussen, a indiqué hier lors de la présentation du Programme d'activité de la Présidence danoise devant le Parlement européen que les priorités de son mandat étaient l'élargissement et de la coopération inter-européenne. L'adhésion de Chypre, premier parmi les candidats à remplir les critères, malgré les engagements à faire avancer le processus indépendamment de la résolution du problème posé par l'occupation du Nord de l'île par l'armée turque, demeure problématique. Le groupe des Verts/ALE s'est déclaré opposé à l'entrée de Chypre en l'état.

"L'élargissement apparaît de loin comme la tâche la plus importante de même que le fait de pouvoir assumer la liberté, la sécurité et la justice", a déclaré M. Rasmussen. "Il faudra lutter contre la criminalité transnationale et notamment avoir une coopération accrue avec les Etats-Unis. Il faudra assurer également un meilleur contrôle aux frontières. […] Le problème de l'élargissement demeure vraiment le problème principal. Il faudra parvenir à cet élargissement 'de Copenhague (1993) à Copenhague (2002)' et pour cela respecter les délais impartis. Trois principes devront absolument être respectés, à savoir des critères clairs pour être membre de l'Union européenne (et nous espérons que dix pays pourront répondre à ces critères), aucun pays ne devra attendre que les autres soient prêts pour pouvoir être membre, enfin, en décembre 2002, le délai buttoir devrait avoir été respecté."

Concernant Chypre, M. Rasmussen n'a pas caché sa préoccupation devant le manque d'horizon dans les négociations en cours. "Le problème de Chypre demeure. L'île a le droit de devenir membre mais elle est toujours divisée. Sa division ne devra pas interdire l'adhésion mais il faut trouver une solution acceptable par tous", a-t-il dit.

La contre-partie pour amadouer les positions de la Turquie n'est pas encore définie, mais le risque de faire du prochain sommet de Copenhague un sommet sur la Turquie est bien réel. La Turquie dont l'intransigeance finit par lui être bénéfique, malgré l'absence du moindre indicateur positif concernant les critères de l'UE, elle pourrait se voir proposé un calendrier de pré-adhésion. "Il conviendra de mettre à jour la stratégie de préadhésion pour la Roumanie et la Bulgarie et la Commission publiera le rapport sur les efforts accomplis par la Turquie. Le Conseil européen de Copenhague, en décembre, lancera formellement l'entrée des nouveaux Etats membres en 2004", a dit M. Romano Prodi , au nom de la Commission.

M. Hans-Gert POETTERING s'exprimant au nom du groupe PPE/DE (Parti populaire européen, droite) a repoussé toute idée de négociation avec la Turquie déclarant que "le moment n'est pas encore venu pour une adhésion de la Turquie, bien que des progrès aient déjà été accomplis dans cette voie".

M. Georges Berthu, (non-inscrit, MPF, France) a pointé le fait que la volonté affichée par la Présidence danoise de lutter contre l'immigration illégale, allait "se heurter au problème de l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne, étant donné que la Turquie est une plaque tournante importante de l'immigration."

Répondant aux questions, M. Rasmussen a déclaré que "la Turquie devra être traitée comme tous les autres pays candidats […] et qu'en ce qui est de Chypre, la préférence de la Présidence danoise va à l'unité de l'île mais tous les éléments pertinents doivent être pris en considération". De toute façon, a dit M. Rasmussen, "il ne faut pas reporter la décision relative à l'élargissement. Le calendrier des travaux est, certes, ambitieux, mais il est réaliste et il faut en finir le plus rapidement possible avec un chapitre particulièrement noir de l'histoire européenne".

M. Francis Wurtz (F), au nom de la GUE/NGL (gauche communiste), s'est, lui, déclaré "d'accord avec la Présidence quant à l'importance du respect du calendrier pour l'achèvement des négociations d'adhésion", tandis que Mme Monica Frassoni (B), au nom du groupe Verts/ALE a mis en cause la politique danoise de lutte contre l'immigration illégale estimant que "le Danemark risque de ne plus être un exemple d'accueil et de liberté". S'exprimant sur Chypre, Mme Frassoni a dit que "la décision relative à son unité, ne dépend pas des Nations Unies. L'Union européenne ne doit pas accepter l'idée de voir entrer chez elle un pays divisé de cette manière".

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