papandreou cem
Les ministres des Affaires étrangères grec, Giorgos Papandreou, et turc, Ismail Cem, ont discuté mardi 16 avril de la prochaine mission conjointe que la Grèce et la Turquie effectueront au Moyen-Orient afin de lancer un message de paix aux israéliens et aux palestiniens.
"La Grèce et la Turquie ont eu l'initiative commune d'effectuer une visite au Moyen-Orient afin d'exprimer que nous sommes des pays avec nos propres problèmes et que nous essayons de les résoudre autrement", a déclaré aux journalistes Giorgos Papandreou, qui s'est entretenu hier soir et aujourd'hui avec son collègue turque à Luxembourg.
Avant de quitter la Grèce, M. Papandreou a repris les accents alarmistes sur la situation au Moyen Orient exprimant sa crainte que la tension ne "dure plus que ne le pensent les Etats-Unis et l'Euroope". Vendredi dernier, dans une interview à la radio grecque Flash, le ministre grec assurait que "peu à peu le conflit influencera de manière dramatique les pays arabes et il n'est pas exclu que les affrontements se développent jusqu'en Europe".
"Il se pourrait que cela constitue un message de paix pour la région", a souligné le chef de la diplomatie grecque, qui n'a pas parlé d'une date pour la visite. Il est vrai que le projet était dépourvu de contenu, les deux ministres insistant sur le caractère symbolique de leur initiative. Mais la symbolique est revenue comme un boomerang sur leurs auteurs mettant en cause la crédibilité de l'opération des deux pays qui depuis des décennies n'arrivent pas à régler leurs différents et prétendent en régler ceux des voisins.
Les deux ministres espéraient parvenir à rencontrer Yasser Arafat, ce mercredi, mais Papandreou, connu pour son amitié personnelle avec le leader palestinien, avait mésestimé l'opposition israélienne, laquelle tient désormais Arafat pour un chef de bande terroriste, à une telle rencontre.
L'initiative avait été très critiquée en Grèce aussi bien par l'opposition que par de nombreux observateurs politiques qui créditent le couple Cem-Papandreou de vouloir faire une opération de relations publiques sur le dos d'une situation dramatique pour les deux peuples israélien et palestinien. Papandreou s'est trouvé obligé à s'expliquer longuement dans la presse dominicale d'Athènes, puis à nouveau dans le quotidien Ta Nea mardi.
Lors de leurs rencontres, M. Papandreou et M. Cem ont aussi discuté des négociations de l'île divisée de Chypre, candidate à l'admission dans l'UE en 2004.
Ces négociations se trouvent "devant une opportunité historique", a déclaré le ministre grec, qui a aussi rappelé que les dirigeants grec chypriote et turc chypriote espèrent arriver à un accord le prochain mois de juin.
Ismail Cem se trouve au Luxembourg afin de participer dans la réunion du Conseil d'Association UE-Turquie, à laquelle a assisté aussi son collègue grec.