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Le soutien des pays balkaniques pour le retour des frises du Parthénon dénote la faiblesse de la Grèce à mobiliser des partenaires influents.

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Par iNFO-GRECE,

A l'issue d'une réunion à Thessalonique des ministres de la Culture et des Sports des neuf pays des Balkans, convoqués à l'initiative grecque, un communiqué appelle à la restitution à Athènes des frises du Parthénon détenues au British Museum, connus comme marbres d'Elgin, à l'occasion des Jeux Olympiques d'Athènes. Pour honorable que soit l'initiative, elle a peu de chances d'être entendue et l'absence d'une pareille initiative au niveau des grands pays européens dénote surtout l'enfoncement de la Grèce dans le régionalisme balkanique.


Les idées fussent aussi nombreuses que les vœux dans la réunion : coopération dans le domaine de l'héritage culturel, les fouilles archéologiques, la restauration des monuments, la coopération des théâtres nationaux, le réseau des cinéastes, le réseau de l'art contemporain, un forum d'échange d'artistes, un forum balkanique de la musique, la création de la Grande Orchestre de l'Europe, le Forum balkanique du Livre, le Centre balkanique de la Traduction, sans oublier la création d'une page commune sur… Internet ! En une journée de brain storming, il y en a eu pour tout le monde, sauf pour... les Sports.

Mais la réunion devait surtout marquer la participation des Balkans dans l'Olympiade grecque, mais les ministres de la Culture et des Sports des pays les plus forts du sud-est de l'Europe - Turquie, Bulgarie, Slovénie, Croatie - ont préféré se faire représenter plutôt que de faire le déplacement à Thessalonique. Seuls les ministres de l'Albanie, de la Serbie, de l'ARYM (Skopje) et de la Roumanie ont répondu présents à l'invitation de M. Venizelou, le ministre de la Culture grec.

Apparemment, les voisins de la Grèce pour pauvres qu'ils soient n'ont pas été bêtes sans voire dans l'initiative la tentative d'instrumentatlisation ; il n'avaient aucune envie de renforcer l'image de centre du monde que le gouvernement grec cultive à qui veut bien regarder. La déclaration commune pour le retour des frises de Parthénon perd dans ce contexte de son impact et risque plutôt de faire sourire leur détenteur britannique. La Grande Bretagne n'a que faire des "pressions" des albanais et des serbes. Une déclaration d'autant plus inopportune qu'en l'absence d'une initiative similaire au niveau de l'Europe de l'Ouest, elle dénote la faiblesse du gouvernement à mobiliser ses partenaires les plus efficaces sur ce terrain. La fièvre médiatique qui avait entouré l'initiative des parlementaires et du show biz britanniques le mois dernier est retombée aussi vite que les stars qui étaient montées à l'estrade se sont éclipsées.

La Grèce doit se rendre compte que, malgré l'horizon des JO, elle n'arrive plus à se faire entendre sur la scène internationale. Les Jeux Olympiques sont un évènement médiatique et somme toute éphémère qui ne produira pas de lui-même des miracles. On peut être visible mais, sans message, rester inaudible. Quel est le message aujourd'hui de la Grèce ? Que dit-elle au monde à part pleurer sur ses trésors volés ? Le problème de l'audience internationale ne touche pas seulement les JO. Lors de la convention du parti socialiste au gouvernement en octobre dernier - en général occasion de manifester les solidarités internationales entre gouvernants socialistes - les guest stars étrangères se comptaient en la personne du Premier ministre albanais et du palestinien Arafat.

Pour revenir à l'actualité, il est vrai que les Jeux Olympiques d'Athènes créaient une formidable opportunité pour faire entendre raison aux conservateurs du British Museum et surtout à la classe politique de Londres et obtenir réparation du pillage de l'Acropole par lord Elgin.

Mais, à neuf mois de la présidence grecque de l'Union Européenne, en empruntant la voie de la revendication plutôt que celle de la négociation, à force de tirer dans tous les sens et de lier en permanence les Jeux Olympiques avec le retour des frises, 1) la Grèce risque de se trouver isolée dans son combat et 2) c'est la réussite médiatique des JO qui risque d'être compromise en cas d'échec des négociations -pour le moment inexistantes- sur le retour des fameux marbres.

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