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Intervention occidentale en Afghanistan : la droite grecque approuve, la gauche communiste dénonce l'impérialisme.

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Par iNFO-GRECE,

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L'opposition grecque apparaît divisée dans ses prises de position après l'intervention des forces américaines et britanniques sur l'Afghanistan. Si la droite apporte sans ambiguïtés son soutien à la lutte contre le terrorisme, la gauche communiste est franchement hostile laissant le parti socialiste au gouvernement à la veille de l'ouverture de son congrès bien seul à gauche à gérer l'écartèlement entre un anti-américanisme théorique et une solidarité obligée auprès de ses partenaires occidentaux.

Suite à la riposte américaine sur les talibans de l'Afghanistan, le principal parti de l'opposition grecque, Nea Dimocratia (droite), a réuni son bureau des Affaires étrangères et de la Défense. A l'issu de la réunion, le président du parti, Constantin Caramanlis, a déclaré que son parti était pleinement solidaire des frappes américaines. "Nous sommes et nous demeurons unis dans la lutte contre ceux qui minent les fondations du monde libre", a-t-il notamment déclaré. "La Grèce, le pays qui a donné naissance à la démocratie et à la liberté, participe, dans le cadre des décisions de l'ONU, de l'Otan et de l'UE, dans la lutte pour l'éradication du terrorisme. Nous soutenons le choix que l'intervention se fasse avec le plus grand respect possible aux civils et avec le support d'une aide humanitaire".

A l'opposé le Parti Communiste traditionnel a appelé "au soulèvement". Le PC grec voit dans l'intervention en Afghanistan le franchissement d'une "étape supplémentaire de la guerre impérialiste des Etats-Unis et de ses alliés. Les syndicats et toutes les organisations de masse doivent condamner la guerre et exiger l'arrêt de toute participation de la Grèce dans cette guerre injuste", conclue le communiqué du Comité central.

Plus nuancée est la position des communistes réformateurs du petit parti de Synaspismos qui regroupe essentiellement le milieu culturel. "La guerre n'est pas une solution", souligne leur communiqué. "Le sang des innocents de New York ne se lave pas avec le sang des innocents de l'Afghanistan". Selon Synaspismos "les Etats-Unis et leurs alliés sous la bannière Paix Durable recyclent le terrorisme et le bain de sang".

Différentes organisations de la gauche, de l'extrême gauche et des anti-mondialisation appelaient à une manifestation à Athènes et à Thessalonique contre la guerre et pour l'arrêt des bombardements en Afghanistan.

La radicalisation des partis communistes, bien qu'ils ne participent pas au gouvernement socialiste de Costas Simitis (Pasok), risque de gêner surtout le Premier Ministre plus que d'avoir une influence sur la vie politique grecque. Leur mobilisation à Athènes n'a réuni que quelques centaines de personnes, mais leur activisme virulent obligera certainement M. Simitis à tenir compte de la sensibilité de l'aile gauche de son parti proche des thèses communistes, s'il ne veut pas perdre quelques alliés utiles au Congrès du Pasok qui s'ouvre cette semaine et, surtout, aux prochaines élections.

Même si l'horizon 2004, date des prochaines élections, paraît lointain, les alliances actuelles et les positions des uns et des autres ne risquent pas de s'effacer de ci-tôt.

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