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«Les Météores. Peindre la tempête à la Renaissance», un essai qui éclaire un pan de l'histoire de l'art

Publié dans Le Temps le
«Les Météores.

Un ouvrage richement illustré relate comment les peintres du XVIe siècle ont appris à figurer l’irreprésentable, à savoir les «météores», comme étaient désignés l’orage, l’éclair, le séisme, le feu, la crue ou l’arc-en-ciel

Ce tableau de Giorgione (1477-1510), conservé aux Galeries

Ce tableau de Giorgione (1477-1510), conservé aux Galeries de l'Academie de Venise, est à sa manière une icône. La Tempête, datée entre 1506 et 1508, est le premier paysage véritable de la peinture italienne mais aussi la première apparition de l'éclair dans l'histoire de la peinture en général. C'est, de plus, la première fois que, dans l'histoire de la peinture occidentale, l'espace réservé aux personnages est secondaire comparé à celui octroyé à la nature. Giorgione a peint sur la droite une femme qui allaite un enfant et, sur la gauche, un berger muni d'un bâton qui les regarde. Ils sont tous deux séparés par un petit ruisseau et des ruines.

L'œuvre frappe avant tout par son arrière-plan, une ville et un orage furieux sur le point d'éclater. On peut voir des nuages noirs s'amonceler et un éclair déchirer le ciel. C'est précisément cet éclair qui est l'un des éléments les plus importants de la composition car il montre comment Giorgione a cultivé un grand intérêt pour la représentation des phénomènes…