Chypre, mon amour

LA CHRONIQUE DE PATRICK BESSON. Notre chroniqueur se souvient d'un voyage dans l'ile, partagee depuis cinquante ans entre drame turc et jovialite grecque.

J'allais déjà à La Crète (85, rue Mouffetard) au milieu des années 1980 avec Frédéric Fajardie (1947-2008), que l'on commence à rééditer. C'étaient les mêmes serveurs et les mêmes brochettes. Le seul endroit, avec le restaurant serbe Au pays natal rue du Simplon, où l'on vous sert de l'oignon cru. À La Crète, c'est dans la salade grecque ; au Pays natal, avec les cevapi. On allait alors en Grèce pour avoir chaud, aujourd'hui on l'évite à cause de la chaleur. Un Chypriote du personnel de La Crète me rappelle que c'est le cinquantième anniversaire de la partition de l'île de Chypre. Les colonels sont tombés mais les Turcs sont restés : 35 000 soldats positionnés au-dessus de la ligne Attila. Le territoire, reconnu par la seule Turquie, porte le nom bizarre de République turque de Chypre d...