Tant de cynisme, d'hypocrisie, laisse sans voix. On aurait pu croire que la tragédie du bateau surchargé, qui a fait naufrage en Grèce, au sud du Péloponnèse, dans la nuit du 13 au 14 juin, aurait suscité une onde de choc. Celle susceptible d'encourager une attention plus charitable à ceux qui n'ont pas eu la chance de naître du bon côté de la planète.
On se souvient d'une autre émotion. Celle suscitée par la mort du petit Aylan, enfant syrien de 4 ans retrouvé noyé, en septembre 2015, sur une plage turque après le naufrage de son embarcation en route vers la Grèce. A l'époque, les dirigeants européens, poussés par leurs opinions révoltées par ce décès si injuste, avaient accepté le principe d'une répartition de l'accueil des réfugiés. Cet élan de solidarité n'avait pas duré. Mais aujourd'hui, alors même qu'on suppose que des centaines de personnes, dont de nombreux enfants - et non pas un seul -, sont mortes noyées lors de l'un des plus meurtriers naufrages en Méditerranée, ce nouveau drame horrifiant ne provoque aucune remise en cause des pratiques illégales et criminelles de refoulement aux frontières orientales de l'Europe.
Vies brisées
Sans même...