RÉCIT - Le naufrage le plus meurtrier de ces dix dernières années met en cause les gardes-côtes grecs, mais aussi Frontex et l'Europe.
Alors que les recherches d'éventuels survivants du naufrage de Pilos, rendues difficiles par le mauvais temps, se sont arrêtées, l'effroi se propage dans toute la Grèce. Selon Hans Leijtens, directeur exécutif de Frontex, l'agence européenne de surveillance des frontières, quelque 600 personnes étaient à bord de ce vieux chalutier égyptien rouillé, habitué des bords du Nil, parti vendredi dernier, pour récupérer les migrants à Tobrouk en Libye, et prendre la direction de l'Italie, avant de sombrer, en quinze minutes, dans les eaux internationales à 87 km au large de Pilos, un port de la péninsule du Péloponnèse.
La majorité des 104 survivants, âgés de 16 à 40 ans, a été transférée au centre d'accueil pour migrants de Malakasa, au nord d'Athènes, pour identification. Leurs témoignages sont glaçants sur cette traversée de la mort.