Récemment encore, quand la Grèce prévoyait d'emprunter sur les marchés financiers, il y avait comme un flottement. Le pays retenait son souffle, personne ne savait vraiment à quelle sauce seraient mangés les bons du Trésor hellènes. Les médias entretenaient ce climat d'angoisse en consignant les tensions au sein de la zone euro autour du «cas grec». Cette tragédie a sévi pendant plus de dix ans de crise économique (2008-2018) et de tutelle budgétaire imposée par l'Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). Elle s'avère appartenir au passé. Les investisseurs semblent vouloir, à nouveau, parier sur le pays de Platon.
Mercredi, le PDMA (l'organisme national en charge de la dette) a tenté un pari inédit depuis 2008 en plaçant, sur les marchés financiers, pour 2,5 milliards d'euros d'obligations à trente ans. La demande a dépassé 26 milliards d'euros, permettant au Trésor grec de baisser de 10 points de base le rendement offert, fixé