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Incendie dans le camp de Moria : le pire est-il passé ?

Publié dans Libération le
Des exilés passent la nuit dans la rue après l'incendie du camp de la Moria, ce vendredi.
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Des exilés passent la nuit dans la rue après l'incendie du camp de la Moria, ce vendredi.

Tribune. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, le camp de Moria sur l'île grecque de Lesbos a pris feu. Si aucune victime n'est heureusement à déplorer, le camp, lui, est entièrement détruit. Il abritait plus de 13 000 personnes dans des conditions déplorables et aujourd'hui, cette population est à nouveau laissée dans une grande précarité, errante dans les rues de l'île. L'incendie aurait été provoqué par des migrants refusant les mesures d'isolement imposées. La colère et l'exaspération des habitants du camp résultent de l'instauration d'un huis-clos intenable qui dure depuis plusieurs mois à Moria.

A 7 heures mercredi matin, je recevais des images de violents incendies, d'habitations calcinées des personnes rencontrées durant mes dernières semaines de recherche passées sur le terrain à Lesbos, au mois d'août. Dans la soirée, ont suivi des vidéos d'habitants du camp dormant à même le sol.

La situation sur l'île est l'une des pires que j'ai pu observer jusqu'ici. Je revois parfaitement le camp de Moria et ses habitations en partie construites à l'aide de palettes récupérées. Je me souviens de la chaleur étouffante du camp. Et, une partie de moi ne...