Un mot résume la longue vie de Manolis Glezos : résistance. A 18 ans, en mai 1941, il décrochait, avec son ami Apostolos Santas (mort en 2011), le drapeau nazi qui venait d'être installé sur l'Acropole. A 89 ans, il est revenu au Parlement en juin 2012, comme député de Syriza (gauche radicale), pour protester contre les mesures d'austérité dont souffrait la Grèce en crise économique. C'est au nom de cette lutte qu'il claqua la porte du Syriza au pouvoir quand le premier ministre d'alors, Alexis Tsipras, a accepté les conditions drastiques des créanciers de la Grèce en juillet 2015.
Il fallait toute l'inconscience de deux jeunes pour se lancer, une nuit de mai, seuls à l'assaut du plus célèbre monument d'Athènes, pour signifier à Hitler qu'il avait tort de crier victoire en Grèce. « On s'est dit qu'on allait lui montrer que la lutte ne faisait que commencer », expliquait-il au Monde, en 2012. Pour lui, elle ne s'est jamais arrêtée. En 2012, il revendiquait « soixante-seize ans de luttes ». Il est mort d'une insuffisance cardiaque, lundi 30 mars, dans un hôpital d'Athènes, à l'âge de 97 ans, après 84 années de combats ininterrompus. « La...