L'épidémie de coronavirus peut-elle étouffer des injustices flagrantes et des atteintes aux droits de l'homme, au sein même de l'Europe ? C'est la question qu'on peut se poser alors que depuis le 21 mars, 189 réfugiés et migrants ont été transportés, depuis l'île grecque de Lesbos, dans un camp récemment improvisé au nord de la Grèce. Dans un endroit totalement isolé, dénommé «Klidi» (qui signifie aussi «la clef», en grec) où quelques dizaines de tentes ont été installées, entourées d'impressionnants grillages et fils barbelés sous la garde d'une présence policière massive.
Parmi ces migrants, contraints à un confinement forcé, on trouve de nombreuses femmes, au moins un bébé de trois mois, et aussi six mineurs non accompagnés. Tous dorment sur des nattes posées sur le sol de tentes prévues pour cinq. Mais qui accueillent dix personnes chacune, sans que rien n'ait été organisé pour séparer les hommes des femmes. Et encore moins pour les prémunir, dans cette promiscuité imposée, contre l'éventuelle apparition du coronavirus. D'après les images qui sont parvenues à Libération, des toilettes chimiques et des cabines de douches extérieures ont également...