
A Kastanies, à la frontière gréco-turque, vendredi 6 mars au matin, la tension est de nouveau montée d'un cran. Des nuages de gaz lacrymogènes ont recouvert la zone tampon, des bruits de grenades assourdissantes ont retenti et des centaines de migrants massés depuis la semaine dernière au poste-frontière ont crié : « Open the borders ! » (« ouvrez les frontières »).
Quelques heures plus tard, le gouvernement grec a accusé les policiers turcs de fournir aux réfugiés des bombes lacrymogènes et des outils pour découper les grillages qui les séparent de la Grèce. Depuis l'annonce par la Turquie, le 28 février, que la voie vers l'Europe était ouverte, Athènes et Ankara s'affrontent sur le terrain de la communication, où les fake news sont difficiles à déjouer, l'accès au no man's land étant interdit aux journalistes et aux humanitaires.
Le gouvernement turc accuse notamment les policiers grecs d'utiliser des balles réelles contre les migrants, et d'avoir tué trois personnes. Si Athènes a démenti, les inquiétudes grandissent du côté des défenseurs des droits de l'homme, qui s'opposent à la suspension, pendant un mois, de toutes les demandes d'asile et aux...