Entre la Grèce et la Turquie, des champs à perte de vue et un fleuve sinueux, l'Evros, dissimulé par une forêt de pins et une riche végétation. Désormais, ces 212 kilomètres de frontières entre les deux pays sont quadrillés par l'armée et la police, au millimètre près. Ceux qui tentent l'aventure de la traversée sont vite ramenés à la réalité d'une Europe aux portes closes.
Agenouillés, les mains dans le dos, encore trempés, cinq Egyptiens, tous âgés d'une vingtaine d'années, ont été arrêtés sur le bas-côté au beau milieu de la route principale, entre Soufli et Kastanies, le poste-frontière où des milliers de migrants se sont amassés la semaine dernière lorsque le régime turc a annoncé que la voie vers l'Europe était ouverte. « Nous avons attendu pendant plusieurs jours dans la zone tampon entre la Grèce et la Turquie avant d'essayer de passer plus au sud. Nous n'avions pas d'eau, pas de nourriture, et étions assommés par les tirs de gaz lacrymogènes », explique Ismaël, 22 ans, en tremblotant.
« Peu d'informations sortent sur ce qu'il se passe dans cette zone tampon. Nous n'y avons pas accès ni aucun humanitaire », note, inquiète, Stella Nanou,...