Tribune. Un mort. La confirmation est tombée des autorités, en peine face au bilan de l'incendie qui s'est déclaré dans une boutique avant de se propager alentour. Une femme a péri asphyxiée par les flammes ; elle a été retrouvée dans un conteneur. La colère, l'émotion et la tension sont palpables. Ce drame humain s'est déroulé dimanche 29 septembre dans le plus grand centre d'enregistrement et de contrôle de migrants en Europe, à Moria, sur l'île de Lesbos. A 430 kilomètres d'Athènes, à environ 4 000 kilomètres de Paris, à des années-lumière du respect des droits fondamentaux des personnes migrantes.
Un mort de plus, un mort de trop, une honte pour l'Europe. Au total, cinq îles grecques se partagent l'accueil de 26 000 personnes quand elles n'ont la capacité initiale d'en accueillir que 6 000. Après la tragédie, une manifestation a été organisée pour protester contre les conditions de vie à Moria, où la situation est la plus dramatique : prévu pour recevoir 3 000 personnes, le centre atteint plus de quatre fois sa capacité d'accueil, avec 13 000 personnes, tandis qu'environ 100 demandeurs d'asile, en moyenne, continuent d'y arriver chaque jour, voyant...