C'était un petit garçon de 5 ans, originaire d'Afghanistan. Mardi matin, il jouait avec une simple boîte en carton. Livré à lui-même comme la plupart des enfants réfugiés qui vivent dans le camp surpeuplé de Moria sur l'île grecque de Lesbos. Alors qu'il se cachait dans le carton, un camion a reculé et l'a écrasé. Une tragédie de plus, sur cette île où migrants et réfugiés s'entassent depuis trois ans dans des conditions inhumaines, régulièrement dénoncées par les ONG sur place.
A l'image de ce petit garçon caché dans un carton, les souffrances des candidats à l'asile bloqués aux frontières orientales de l'Europe restent souvent inaudibles et invisibles. Mais depuis juillet, les arrivées sur les côtes grecques augmentent de nouveau à un rythme inquiétant, faisant craindre une répétition du tsunami humain, qui avait déferlé sur cette frontière européenne en 2015.
«Certes on est loin d'atteindre le même niveau, avec 5 000 arrivées par jour à l'époque. Mais depuis trois mois on voit tout de même une accélération inédite, avec près d'un millier de personnes qui accostent chaque semaine à Lesbos», rappelle Marion Bouchetel, une juriste française qui...