En 1869, la parution de l'essai de Louis-Aimé Becq de Fouquières (Les Jeux des anciens : leur description, leur origine, leurs rapports avec la religion, l'histoire, les arts et les mœurs) défrichait un champ nouveau de l'histoire en se focalisant sur les activités ludiques de nos ancêtres. Cent cinquante ans plus tard, une exposition, organisée au musée gallo-romain de Lyon (1), propose de se pencher sur ce sujet dont on aurait tort de penser qu'il est futile.
« Jouez, et vous deviendrez sérieux », enjoignait Aristote à ses élèves. Plus de deux millénaires après avoir été formulée, la consigne du philosophe reste valable. Comme l'écrit l'archéologue Véronique Dasen, professeure d'histoire à l'université de Fribourg, dans le catalogue publié pour l'occasion, « hier comme aujourd'hui, les jeux, individuels ou collectifs, mettent en œuvre une façon culturelle de penser la vie sociale dans toutes ses dimensions ». L'archéologue avait initialement conçu cette exposition pour le musée de Nyon, en Suisse. Pour celle de Lyon, elle a sollicité plus de 38 institutions européennes pour rassembler plus de 300 pièces d'exception.
Des jeux vieux de 2 000 ans...