Végétation carbonisée, villages évacués, routes barrées par les flammes, animaux asphyxiés : le paysage aux alentours de la forêt de pins d'Agrilitsa, sur l'île grecque d'Eubée, est apocalyptique après deux jours d'incendie.
A environ 150 kilomètres du foyer, un nuage noir recouvrait Athènes et laissait sentir l'ampleur du désastre. Sur l'île d'Eubée, mardi 14 août vers 3 heures du matin, les flammes se sont propagées à toute vitesse en raison de violentes rafales de vent, sans faire de victimes mais en réduisant en cendres une forêt de 674 hectares.
Abritant une flore et une faune riches, « le poumon de l'île d'Eubée a été touché » d'après le gouverneur régional sortant, Costas Bakoyannis. « C'est une énorme catastrophe écologique dans une forêt de pins unique », a ajouté le neveu du premier ministre conservateur et nouveau maire d'Athènes, élu en juin.
« Il faudra au moins trente ans pour que la forêt se régénère », renchérit Theocharis Zagkas, professeur de sylviculture à l'université de Thessalonique. A Agrilitsa, des pins d'Alep majestueux côtoient des sapins de Céphalonie, des platanes d'Orient, des châtaigniers. « Le...