L'histoire se termine là où elle avait commencé. Tel Ulysse, Alexis Tsipras est rentré chez lui au terme d'un long voyage. Pour son dernier meeting de campagne avant les législatives de dimanche 7 juillet, le premier ministre grec a logiquement choisi la place Syntagma, la grande esplanade du centre d'Athènes, face au Parlement, et le théâtre de brûlantes manifestations au pic de la crise de la dette, en 2012-2013. C'est là que Syriza, petite formation de la gauche radicale, a pris son essor jusqu'à remporter les élections de janvier 2015. Pour la première fois, la gauche de la gauche accédait au pouvoir en Europe.
Quatre ans et demi plus tard, Tsipras s'apprête à quitter le gouvernement au terme d'une campagne courte et sans passion. Tous les sondages ont donné Syriza perdant d'au moins huit points face à Nouvelle Démocratie, le parti de la droite conservatrice de Kyriakos Mitsotakis. Vendredi soir, le premier ministre en a appelé à « l'esprit de Syntagma », agité la peur du retour au pouvoir d'une droite revancharde, et demandé un second mandat pour pouvoir enfin appliquer son programme sans la contrainte de la « troïka », formée par la Commission européenne, la...