Devant la station de métro Acropolis, à quelques mètres du site archéologique emblématique d'Athènes, une dizaine de personnes distribuent des tracts en grec et en anglais aux passants. « Nos quartiers sont sous haute pression, non au développement incontrôlé des locations de courte durée du type Airbnb ». Tonia fait partie de ce petit groupe. Elle loue depuis dix ans un deux-pièces à Exarchia, quartier alternatif du centre d'Athènes, et risque d'être expulsée le mois prochain. « Mon propriétaire veut transformer l'appartement en Airbnb. Actuellement, je paie 400 euros de loyer par mois et il m'a fait remarquer qu'il pourrait gagner jusqu'à 1 000 euros en le mettant sur la plate-forme américaine », soupire la fonctionnaire, dont le salaire n'excède pas les 850 euros mensuels.
A Exarchia, les prix des locations ont grimpé de 34 % en un an selon l'agence immobilière Remax. En Grèce, les recettes des locations de courte durée ont augmenté de 105 % en 2018 selon AirDNA, spécialiste dans l'étude de marché de plates-formes comme Airbnb. Sur les murs du quartier jouxtant l'Ecole polytechnique et le Musée archéologique, des graffitis témoignent du...