Suzanne est décidée à voter au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 4 février, dans la République de Chypre. Elle s'était abstenue au premier, voilà une semaine. « L'enthousiasme n'y est pas mais l'enjeu est important », dit cette Libanaise d'origine installée sur l'île depuis plus de vingt ans, qui multiplie les petits boulots depuis le naufrage économique du pays, en 2013.
Le premier tour a permis la qualification du président sortant, le conservateur Nicos Anastasiades (avec 35,5 % des voix), opposé, comme en 2013, au candidat soutenu par le Parti communiste, Stavros Malas (30 %). Le premier reste favori, mais les résultats pourraient être serrés au soir du vote. Dans la dernière ligne droite, l'un comme l'autre ont eu du mal à rallier les soutiens des candidats éliminés au premier tour. Le troisième homme, Nikolas Papadopoulos, a ainsi refusé de prendre parti après avoir recueilli un peu plus de 25 % des voix sur un programme libéral et nationaliste.
Deux sujets ont dominé la campagne : l'économie, cinq ans après la mise sous tutelle du pays par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI), après l'implosion de son secteur...