Mytilène (Grèce) - Deuxième "ville" de l'île de Lesbos, avec près de 5.500 résidents, le camp migratoire de Moria entame son deuxième hiver dans le froid et la crasse, au grand désarroi des exilés, en majorité Syriens et Irakiens, qui continuent d'y affluer.
Tapis d'ordures, toilettes bouchées, allées boueuses serpentant entre de petites tentes: des images volées du camp - où les visites de presse sont encadrées - tournent en boucle ces derniers jours sur les réseaux sociaux pour dénoncer "l'accueil" réservé à des populations fuyant guerre et misère.
Sulvani Gadari, une Ethiopienne de 23 ans, est arrivée il y a deux mois, enceinte à la suite d'un viol - "je ne veux pas m'en souvenir" confie-t-elle - sur sa route migratoire. Le bébé est attendu ces prochaines semaines, elle n'a été auscultée qu'une seule fois.
"Je veux seulement aller dans un pays sûr, où il ne fera pas froid", dit-elle en grelottant devant le préfabriqué qu'elle partage avec d'autres femmes seules, et dont elle assure le tour de garde "pour qu'on ne vole...