L'enfer est pavé de bonnes intentions. Telle est l'amère conclusion de la Documenta de Kassel,qui a fermé ses portes le 17 septembre sur un déficit de 7 millions d'euros,comme vient de le révéler le quotidien Hessische Niedersächsische Allgemeine.
Cette manifestation quinquennale d'art contemporain est pourtant la mieux dotée au monde. Son budget de 37 millions d'euros est trois fois supérieur à celui de la Biennale de Venise. Avec plus de 850 000 visiteurs au compteur, elle peut se targuer d'une belle fréquentation. Comment expliquer alors ce trou, le plus vertigineux depuis l'édition de 1972 ? Par le choix de son curateur, Adam Szymczyk, ancien directeur de la Kunsthalle Basel en Suisse, de dédoubler l'événement à Athènes d'avril à juillet.
« Ironiquement, en défendant une liberté sans compromis, Adam Szymczyk a probablement hypothéqué celle de ses successeurs. » Elke Buhr, de la revue « Monopol »
La Documenta s'était déjà décentralisée au cours de son histoire. La cuvée 2007 avait lancé une plateforme de débats itinérante dans cinq villes. En 2012, l'événement s'était implanté à Kaboul, en Afghanistan. Mais à Athènes, l'échelle était tout autre. ...