
Prométhée, Sisyphe, Tantale, Ixion… En matière de punitions éternelles, les Grecs en connaissent un rayon. Désormais, ils en vivent eux-mêmes une : l'austérité sans fin. Et ce qui en fait la perversité, c'est qu'elle leur est imposée par leurs meilleurs amis : leurs partenaires européens.
Prenez ce qui vient de se passer : les amis-créanciers de la Grèce, lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro - "l'Eurogroupe" - au début du mois, décident de soulager un peu la Grèce en allégeant - à la marge - le calendrier des paiements de sa dette publique. Rien de très bouleversant, mais un geste, pour reconnaître les efforts accomplis.
Quelques jours plus tard, ceci n'ayant rien à voir avec cela, le gouvernement Tsipras annonce que les hausses de TVA prévues pour rééquilibrer le budget ne seront pas appliquées dans les îles de la mer Egée déjà éprouvées par la crise migratoire ; après tout, ces Grecs insulaires portent le poids d'un problème qui concerne toute l'Europe. Tsipras propose également un coup de pouce pour les retraités les plus pauvres, durement frappés par la crise qui ravage le pays depuis sept ans.
Tsipras a pu prendre ces décisions,...