Derrière la magie des chiffres, se cachent parfois des réalités bien plus ingrates : les 10,3 milliards d'euros concédés à la Grèce par l'Eurogroupe mercredi soir à Bruxelles auront vite fait de retourner dans les poches des créanciers. Puisque c'est sur cette somme qu'Athènes prélèvera les 7,2 milliards d'euros dont elle a besoin pour rembourser ses dettes jusqu'en novembre, dont 2,2 milliards à la Banque centrale européenne (BCE) dès juillet.
La «générosité» de l'Eurogroupe ne concerne par conséquent concrètement que 3,1 milliards, dont la Grèce a effectivement un besoin urgent pour couvrir les arriérés de l'Etat.
Reste qu'une fois de plus, c'est bien la stratégie de l'étranglement qui porte donc ses fruits. Celle, appliquée depuis des années à un pays cumulant les dettes et les intérêts de paiement, chroniquement à court d'argent. Et qui privé d'accès aux marchés financiers, dépend entièrement du bon vouloir de ses créanciers.
Lesquels ont déjà prouvé qu'ils savaient se montrer sans pitié au moindre écart, comme l'avait illustré le bras de fer de l'été 2015, lorsque le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, avait osé défier les créanciers dans un baroud d...