Des petites maisons blanches se détachant sur une mer outrageusement bleue. Des paysages sculptés par les terrasses de culture et brûlés par le soleil l'été. Des criques sauvages et des plages quasiment vierges? Syros et Tinos sont bien des Cyclades! Mais leur destin particulier, marqué par les Francs et les Vénitiens du XIIIe au XVIIIe siècle, puis au siècle suivant par la guerre d'indépendance grecque, les distingue des autres îles de l'archipel.
Syros cache bien son jeu lorsqu'on arrive par la mer depuis Le Pirée. Rocailleuse, aride, presque inhabitée: longtemps, le navire longe une côte quasiment déserte quand soudain, au franchissement d'un cap, Ermoupolis, la ville d'Hermès, surgit. Construite en amphithéâtre, elle étend ses ailes sur deux collines d'où dégringolent les cubes couleur pastel des maisons. Le front de mer se partage entre la ville patricienne où les maisons néoclassiques rivalisent de beauté et, à bâbord, la ville industrieuse avec son chantier naval et ses grues qui transpercent le ciel. Pris par le tourbillon des passagers, on débarque éberlué sur le quai, entre le casino, les étals de loukoums, les tavernes et les bars branchés. Quelques pas...