«Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez pas faire ça, vous ne pouvez pas !» s'exclame Nikos Pappas, le plus proche conseiller d'Aléxis Tsípras. Il parle à dessein en anglais afin que tout le monde comprenne. Le chef du gouvernement grec vient d'accepter d'aligner la TVA appliquée dans les îles grecques sur celle du continent, comme le lui demandaient ses interlocuteurs : Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, Pierre Moscovici, commissaire chargé des Affaires économiques et financières, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe. «Il s'en fichait, manifestement», raconte un témoin de la scène qui s'est déroulée à Bruxelles au printemps, lors d'une énième séance de négociation : «La seule chose qui l'intéressait, c'était d'obtenir une négociation au niveau politique, avec les chefs d'Etat et de gouvernement, pas de négocier le détail du programme d'assistance financière. Il a donc accepté la TVA sur les îles d'un geste agacé.»
La brutale interruption de Pappas sidère tout le monde : on n'a jamais entendu, dans un gouvernement «normal», un simple conseiller s...