De notre envoyée spéciale à Kos
Il est 6 h 15, lundi 17 août 2015, un nouveau jour se lève sur Kos ; une fois de plus, à la même heure, une ombre approche au large de l'île paradisiaque du Dodécanèse. «Je parie sur une vingtaine» lance Mihalis Peros, propriétaire du bar d'un grand hôtel sur la plage Paslidi, avant de commencer à compter les passagers, des migrants et réfugiés, arrivant par la Turquie voisine et portant tous des gilets de sauvetage rouges, flambant neufs.
«Chaque matin, ils arrivent par ici, embrassent le sol, font des selfies et me demandent comment aller au commissariat pour se faire enregistrer», reprend Mihalis d'un ton embarrassé. Sa famille, des commerçants de Kos, a aussi émigré, dans les années 1930, quand l'île était sous occupation italienne. «Mes grands-parents sont arrivés en Palestine pour être sauvés! J'ai donc un pincement au c?ur en les voyants arriver, mais d'un autre côté, leur présence massive ici a ruiné ma saison et personne ne fait rien», déplore-t-il.
Dix ...