
Sur une plage de l'île grecque de Kos, le 15 août 2015. Un touriste passe devant un groupe de migrants iraniens épuisés. Ces derniers viennent tout juste de débarquer de leur petite embarcation non motorisée.
Il est près de midi et le soleil tape fort sur le port de Kos en ce samedi de la mi-août. Les touristes ont troqué leur short pour le maillot de bain et le paréo. Face à la mer, devant le commissariat de police aux allures de château italien, un étrange attroupement dénote dans ce décor estival. Une centaine de migrants, pakistanais et afghans pour la plupart, sont massés devant le bâtiment. Ils attendent depuis des heures de se faire enregistrer. « On est là depuis sept jours », lâche Irfane, un Pakistanais d'une quarantaine d'années, assis sous un arbre. Soudain, quelques hommes s'approchent un peu trop près de l'entrée. Un policier en faction crie à ses collègues de sortir, casques et boucliers en main. Le face-à-face durera quelques minutes avant que la tension retombe et que chacun reprenne sa place.
Kos, île de l'est de la mer Egée, vit une situation paradoxale. Depuis le début de l'année, le site, si prisé des touristes européens, est devenu une porte d'entrée vers l'Europe pour des dizaines de milliers de réfugiés, en grande partie syriens, venus en bateaux pneumatiques de Bodrum, en Turquie, situé à tout juste cinq kilomètres. « On en recevait 1...