
Exception dans un pays rongé par la crise, Ktel n'a ni augmenté ses tarifs ni baissé les salaires. Une démarche vertueuse que les derniers accords avec Bruxelles pourraient remettre en question.
Certains jours, les pas de Bessi Dinopoulou la conduisent, sans même qu'elle y prenne garde, vers la gare routière de Patras, une modeste bâtisse qui donne sur le vieux port. Bessi Dinopoulou, élégante veuve blonde, traverse la salle d'attente, et son sac à main se balance à l'arrondi de son bras. Sur les bancs, quatre soldats attendent l'autobus-express de 12 h 30 pour Athènes ; des paysans ont posé devant eux des semis de tomates emmaillotés comme des nouveau-nés ; une famille se tient debout, très droite, dans des habits de mariage. « Mais où sont les bidonvilles ? », demande une jeune Italienne de passage à un étudiant grec, par-dessus sa valise à roulettes. Elle semble sincèrement choquée. « Où sont les mendiants ? Où sont les émeutes ? Où est la crise grecque ? »
Un statut protecteur de coopérative
Bessi Dinopoulou monte directement à l'étage de l'administration, où un ventilateur à trois pales perd chaque jour son combat contre la...