Correspondant à Bruxelles
Les Grecs ont répondu, même si personne n'ose encore en mesurer les conséquences: leur bateau coule, mais ils refusent la main tendue autrement qu'à leurs conditions. Ils viennent de briser dans le même élan l'espoir d'un sauvetage rapide et le peu de bienveillance qui anime encore leurs partenaires de l'euro.
Les dégâts s'annoncent considérables. Alexis Tsipras sort renforcé par les urnes. Mais ce référendum lancé comme un bras d'honneur à destination d'Angela Merkel préfigure tout sauf «la fin de l'austérité» promise. Les créanciers - gouvernements de l'eurozone pour l'essentiel - sont déjà allés à la rupture pour imposer la règle que les Grecs désormais rejettent. Il y a peu de chances qu'ils cèdent maintenant: il n'y a pas d'aide financière sans engagement contraignant, c'est le paradigme qui a traversé toutes les crises dans l'union monétaire. Le non, c'est le rejet de l'Europe, comme dit Jean-Claude Juncker
Le scénario noir pourrait donc ...