Décidée à sauver la Grèce, la chancelière risque de devoir agir contre son opinion publique.
Son discours de jeudi devant le Bundestag n'y changera rien. Décidée à garder la Grèce dans la zone euro , notamment pour des raisons géopolitiques, Angela Merkel est confrontée aux réserves de plus en plus marquées de son parti et de l'opinion publique. «?L'ambiance dans le groupe parlementaire est extrêmement mauvaise?», indique Gunther Krichbaum, président chrétien-démocrate (CDU) de la commission des Affaires européennes du Bundestag.
Lors du dernier vote du Parlement allemand en faveur d'une prolongation du programme d'aides à la Grèce, fin février, 29 députés de la fraction CDU-CSU sur 311 avaient voté contre la décision, ce qui était en soi un record. Mais, en plus, une centaine avaient envoyé au chef de groupe une déclaration émettant des réserves personnelles.
Un souci réel pour la chancelière, qui aura sans doute à nouveau besoin du soutien du Parlement pour valider un éventuel accord entre Athènes et ses créanciers. Dans les rangs conservateurs, de plus en plus sont prêts à laisser tomber la Grèce et son Premier ministre...