Michel-Henry Bouchet est professeur distingué de Finance, SKEMA Business School & Conseil en Stratégie de North Sea GEM.
Il est parfois de bon ton à Athènes de mettre en parallèle la dette de 310 milliards d'euros, due aux trois-quarts à des pays et institutions de l'UE, et cette dette irréfragable de l'Europe que constitue l'héritage philosophique de Platon et d'Aristote, celui des fondements hellénistiques de la démocratie. Quelques extrémistes marxistes et des libéraux arcboutés sur la discipline du marché se rejoignent alors pour suggérer qu'un défaut sur la dette grecque serait logique. Après tout, le pays a été en faillite cinq fois depuis le début du XIX° siècle.
Une analyse plus approfondie de la crise grecque et de ses répercussions sur la zone euro suggère qu'il faut traiter en urgence un problème de liquidité pour résoudre ensuite un problème de solvabilité. Seule la reprise d'une croissance durable pourra diminuer le ratio dette/PIB de 175% au niveau moyen des pays européens, soit environ 90%. Mais à quelles conditions? La Grèce n'est ni l'Argentine, ni le Burkina Faso. La première a obtenu des restructurations de grande ampleur, dont la...