Athènes
À court d'argent et faute d'accord avec ses créanciers, la Grèce racle les fonds de tiroirs. Le gouvernement d'Alexis Tsipras a ordonné lundi la saisie des réserves de trésorerie dont disposent les organismes publics et autorités locales. Les mairies, régions ou universités sont sommées, par décret, de transférer leurs fonds disponibles à la banque centrale.
À peine relayée par la presse, l'annonce a provoqué un véritable tollé dans le pays. L'Association des maires de Grèce (Kede) et les présidents de région se sont réunis en urgence pour demander des explications au ministère des Finances. L'inquiétude est palpable, les journaux comparent la situation à celle de l'Argentine, au moment de la faillite de 2001. «Cet argent appartient à la municipalité, et à ses citoyens! Si l'État ne nous rend pas cette somme dans quinze jours, comme prévu par le décret, c'est "bonjour tristesse". On entrera dans une spirale infernale», prévient Dyonisos Hatzidakis, le maire de Faliro, au sud d'Athènes.
Le ministère des Finances demande d'ores et déjà un délai de deux mois pour rembourser les autorités locales. «C'est un coup d'État», s'alarment à l'unisson les...