Le Premier ministre belge, Charles Michel, est arrivé très agacé à la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union qui se tient ces jeudi et vendredi à Bruxelles. En cause, l'initiative du président du Conseil européen, Donald Tusk, d'organiser en marge du sommet une réunion sur la Grèce, en comité restreint, à laquelle la Belgique n'est pas conviée (voir page 18). "En tant que Polonais, Tusk est sans doute moins attentif aux petits Etats membres que ne l'était Van Rompuy" , déplore un diplomate.
Premier titulaire du poste créé par le traité de Lisbonne, Herman Van Rompuy avait taillé le costume à ses mesures. En fonction depuis le 1er décembre 2014, Donald Tusk en fait craquer les coutures. "Van Rompuy se voyait comme un chairman" , rappelle un autre diplomate. "Tusk se voit plus comme un président." Les deux hommes n'ont ni le même profil, ni la même histoire, ni la même personnalité. Ni les mêmes priorités politiques.
Très offensif vis-à-vis de la Russie
"La priorité de M. Tusk, c'est l'Ukraine, et sa volonté est de s'impliquer dans les relations extérieures de l'Union" , observe Marianne Dony, présidente de l'Institut d'études...