Dix jours ont passé et des centaines de familles sont toujours à la recherche de leurs proches, disparus lors du naufrage meurtrier survenu au large des côtes grecques, dans la nuit du 13 au 14 juin. Désespérées, nombre d'entre elles partagent des photos d'un frère, d'un cousin, ou d'un fils sur la page Facebook «Consolidated Rescue Group», qui publie des informations sur les naufrages en Méditerranée. Libération a traduit, de l'arabe au français, le témoignage de 33 minutes d'un rescapé, publié sur ce groupe de sauvetage.
«Nous sommes partis de Libye le 8 juin. On était très nombreux, mais je n'ai pas pu compter. On a été accueillis par un certain Abou Richeh, avec des insultes, des coups et des humiliations. Il embarquait les gens d'abord au fond du bateau. Je lui ai expliqué que j'étais asthmatique et que je ne pouvais pas me mettre dans le fond. Il n'a pas voulu m'entendre. Puis j'ai donné un billet de 10 euros et c'était bon.
«Une cinquantaine de femmes et d'enfants étaient présents dans l'étage intermédiaire du bateau. Des Egyptiens et des Syriens. Les femmes étaient syriennes. Je pourrais reconnaître des passagers si on me montre des photos. Dans l'étage...