« Kéa, vous connaissez ? » Sur le pont du ferry, bercées par le ronron régulier du moteur, des silhouettes au tempo de l'été - chapeaux de paille, spartiates en cuir et tuniques fleuries aux couleurs chatoyantes - discutent. « Non, on a fait le tour des Cyclades, mais celle-là, on ne la connaissait pas. » À une heure à peine du port de Lavrio, Kéa (Tzia, en grec) cultive sa discrétion. Au tournant des années 2000, ils étaient peu à la visiter. La taverne d'Aristos était une adresse dans la confidence de quelques Athéniens, délaissant le temps d'un dimanche les agréables quartiers de Kolonáki et Vouliagméni, pour une partie de pêche suivie d'une astakomakaronada (spaghetti à la langouste). Sa proximité avec Athènes et sa belle campagne ont fait de Kéa l'élue de quelques esthètes - dont beaucoup sont français. Ils y ont construit d'élégantes maisons pour s'y retirer.
Bien avant, dans les années 1960, le célèbre peintre Alekos Fassianos (1935-2022) tomba sous le charme de la première…