Le temps d'un discours, samedi 3 septembre, Recep Tayyip Erdogan a laissé ses habits de pacificateur au placard. Le président turc, loué pour sa médiation entre la Russie et l'Ukraine, s'est laissé aller à l'insulte et aux menaces de guerre contre un de ses (supposés) alliés de l'Otan, la Grèce : "si vous allez trop loin, le prix à payer sera lourd".
Erdogan reproche à Athènes de violer l'espace aérien turc et de mettre en joue ses avions au-dessus de la Méditerranée - des accusations rejetées par l'intéressée. Il menace, sans prendre de gants, de reproduire l'invasion de Poutine, cette fois au sud de l'Europe : "Votre occupation des îles [de la mer Égée, proches de la Turquie, NDLR] ne nous lie en rien. Le moment venu, nous ferons le nécessaire. Nous pouvons arriver subitement, dans la nuit."
Détourner le regard d'une inflation à 80%
Inquiétant, mais peu surprenant. Pour le président turc, menacer de faire la guerre à ses voisins est presque devenu un exercice de rhétorique quotidien. Il annonce par exemple, depuis quatre mois, que ses troupes vont...